Cahiers de cinéma - Entrée #1…

Go Go Tales (2007) d’Abel Ferrara
“Wake me up before you go-go
D’après d’insistantes rumeurs, Abel Ferrara plancherait sur une adaptation de l’affaire “DSK” avec Gégé Depardieu dans le rôle-titre. En attendant, son Go Go Tales qui a pris le chemin des écoliers pour arriver jusqu’à nous confirme la francophilie du réalisateur puisqu’il constitue une tranche de vie d’une version US de Patrick Sébastien, l’illustre Monsieur Loyal du Plus grand cabaret du monde. Oui, c’est méchant, mais c’est une façon de dire qu’on peut projeter à peu près tout ce qu’on veut sur ce film : plan de coupe d’un microcosme (le milieu de la nuit et des clubs de striptease), chronique sociale, comédie humaine, comédie tout court, farce, revival 80’s… Et il y a de la place puisqu’il n’y a pas de scénar. En revanche, au niveau de la mise en avant des attributs des effeuilleuses, c’est plus qu’exhaustif ! Reste le bel effort d’une distribution pittoresque menée par un Willem Dafoe impeccable comme toujours, qui tente tant bien que mal de sauver à la fois son club et le film…

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Tinker Tailor Soldier Spy
(La Taupe) (2011) de Tomas Alfredson
“Circus Maximus
Attention : grand film ! Tinker Tailor Soldier Spy est un long métrage d’espionnage qui lorgne davantage sur ses prédécesseurs seventies que sur les récents avatars “vodka-Red bull” (Bourne et consorts). C’est aussi un casting en adamantium où émarge toute la fine fleur du cinoche UK. Il fallait au moins ça pour porter ce film volontairement anti-spectaculaire où le peu qui se passe est à lire avant tout dans les regards, les silences... L’ouverture, composée de plans de Gary Oldman marchant seul, changeant de monture de lunettes (métaphore pour celui qui est chargé de démasquer la taupe du titre), etc. en est symptomatique. Ici, on ne surligne rien au Stabilo. C’est le genre de film où le voyage compte tellement plus que la destination. À travers la condition d’espion (des hommes solitaires par nécessité et seuls par définition), on touche à la quintessence de l’âme humaine et aussi du cinéma, parce que oui, l’ensemble est magnifiquement réalisé. Le précédent film du réalisateur, Tomas Alfredson, s’intitulait Let the Right One In (Låt den rätte komma in en VO Ikea) et c’est exactement ce que je vous invite à faire : laissez entrer le bon film dans votre budget ciné/sorties du mois. Et parce que deux avis valent mieux qu’un, Nicolas en parle très bien ici.

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Man on a Ledge
(Dos au Mur) (2011) d’Asger Leth
“C’est dos au mur qu’on voit le moins le mur”
C’est l’histoire de deux frères : le plus jeune des deux vole à la rescousse de son aîné qui a été condamné puis emprisonné à tort et se lance dans un stratagème improbable afin de le faire innocenter. Ça vous rappelle quelque chose ? Prison Break, pour ceux qui n’ont pas suivi. Le film y ressemble, ainsi qu’à Inside Man, Phone Game et Flic de haut vol pour citer quelques influences évidentes. C’est suffisamment formaté pour être parfois efficace, à l’image du choix des acteurs qu’on devine calibré : la vedette bankable (Worthington), le second rôle costaud (Harris), le jeune hype (Bell qui s’évertue à jouer les bonhommes pour faire oublier Billy Elliot) et les jolies filles (Banks, Rodriguez), mais ça manque de beaucoup de choses et c’est bien trop bâclé pour constituer le plaisir coupable qu’on pouvait en espérer.

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