Cahiers de cinéma - Entrée #5…

The red Shoes (Les Chaussons rouges) (1948) de Michael Powell & Emeric Pressburger
[REPRISE]
Let’s dance/Put your red shoes and dance (...)” (David Bowie, Let’s dance)
Les Chaussons rouges, c’est Black Swan avec 60 ans d’avance. Le film de Powell & Pressburger en a d’ailleurs été l’une des inspirations majeures. Comme le film d’Aronofsky, il constitue une mise en abyme d’un mythe populaire (les Chaussons rouges est un conte d’Andersen). En moins féérique, même si le Technicolor renforce le côté onirique. Anton Walbrook déjà aperçu en BFF du Colonel Blimp est excellent en Pygmalion d’une jeune danseuse tiraillée entre sa carrière et son rôle d’épouse. Une relecture charmante d’un thème éculé.

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Black Narcissus
(Le Narcisse noir) (1947) de Michael Powell & Emeric Pressburger
[REPRISE]
À voile et à torpeur
La Filmothèque du Quartier Latin est un petit cinéma Art et Essai parisien qui sent bon la naphtaline. Spécialiste ès reprises de classiques du 7è art. Deux salles : Marylin (rouge) et Audrey (bleue). Les hommes préfèrent les blondes parait-il. Pas moi. Aussi, j’étais ravi de constater en descendant le petit escalier menant à la salle bleue qu’il était surplombé par un portrait bienveillant d’Audrey Hepburn. J’ai vite déchanté quand j’ai compris que nous serions obligés de nous installer au premier rang à moins de 2 mètres de l’écran. Soit. Le film était beaucoup moins intéressant que les 2 précédents du duo : une histoire de bonnes sœurs “mutées” dans un couvent au beau milieu des sommets de l’Himalaya, qui vont subir de terribles tentations à mesure que leurs pulsions les plus enfouies resurgissent. Il y a un beau travail d’effectué sur la lumière, mais globalement, c’est relativement peu passionnant. Imaginez un Sister Act par François Ozon…

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A Matter of Life and Death (Une Question de Vie ou de Mort) (1946) de Michael Powell & Emeric Pressburger
[REPRISE]
Heaven can’t wait
Le pitch : “Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que son bombardier va s’écraser, un pilote envoie un ultime message à la tour de contrôle. La voix qui lui répond est celle d’une jeune Américaine, de garde cette nuit-là. Après avoir réchappé miraculeusement au crash, il entreprend de retrouver la jeune femme. Son guide céleste, qui doit le conduire au paradis des aviateurs, vient alors lui expliquer qu’il ne l’a pas trouvé à cause du brouillard mais qu’il n’est pas dans l’ordre des choses qu’il reste sur terre. Le pilote ne l’entend pas de cette oreille...” Le synopsis témoigne de la force et de la faiblesse du film : d’un côté, il est “abracadabrantesque” à souhait, et donc enthousiasmant, d’un autre, il apparaitra désuet à toute personne dépourvue de nostalgie. Il y a pourtant un bel éclair de modernité lorsque le guide céleste brise le quatrième mur pour adresser une réplique savoureuse sur le Technicolor aux spectateurs. Roger Livesey (le Colonel Blimp) y va de son second rôle très amusant et la ribambelle de loufoqueries fait indiscutablement d’Une Question de Vie ou de Mort l’un des films de procès les plus originaux !

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Tyrannosaur (2011) de Paddy Considine
Hannah et ses peurs
Un type violent et mélancolique, une épouse brimée et paumée, mais surtout deux êtres qui s'accrochent l'un à l'autre dans l'espoir d'une rédemption mutuelle. Un fort joli film qui, comme souvent lorsqu'ils sont réalisés par des acteurs, fait la part belle à l'interprétation. Les prestations de Peter Mullan et Olivia Colman sont aussi intenses que remarquables. Le sujet est casse-gueule, et le piège du passage de devant à derrière la caméra – volonté de trop en faire pour démontrer sa légitimité – est contourné avec habileté et finesse par Paddy Considine. Il évite pas mal d'écueils en conservant beaucoup de tendresse pour ses personnages. Le résultat est fort et délicat : ne le loupez pas !

tyrannosaur_poster

5 thoughts on “Cahiers de cinéma - Entrée #5…”

  1. Mince alors, je t'ai tutoyé dans un autre commentaire, vous m'avez voussoyée dans celui-là, je ne sais plus! La blogosphère est le lieu de toutes les débauches.

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