Cahiers de cinéma - Entrée #6…

The Avengers (Avengers) (2012) de Joss Whedon
L’union fait la farce
Le changement, c’est pas maintenant. Il y a quelque chose qui force l’admiration dans la régularité avec laquelle Marvel enchaine les bouses ces derniers temps. Bref, pas la peine d’épiloguer, vous aurez compris que le seul endroit où le nom du studio est associé à merveille, c’est dans le dictionnaire. Mais parce que l’idée de suites – pourtant inéluctables – m’est insupportable, et parce que l’emploi est au cœur des préoccupations, voici des pistes de reconversion pour ces super-héros au cas où leur contrat de cinéma deviendraient caduques. Si seulement…

Nick FuryNick Fury (Samuel L. Jackson) :
Option 1 : cadre au Pôle Emploi
Nick “Fourien” est directeur du SHIELD, mais se révèle aussi efficace qu’un agent de l’ex-ANPE. Il est contraint à mentir pour motiver ses troupes, il pourrait en faire de même avec les chiffres du chômage.

Option 2 : figurant dans la suite de Pirates des Caraïbes
Il y a une chose que Samuel L. Jackson fait mieux que quiconque : hurler. Dans tous ses rôles… Ajoutez à cela une certaine théâtralité et le patch sur l’œil et on tient le candidat parfait pour aller faire trempette au bout du monde et donner la réplique à Johnny Depp.

Iron ManTony Stark/Iron Man (Robert Downey Jr.) :
Option 1 : chroniqueur au Grand Journal de Canal
I-ranma, comme on pourrait le rebaptiser est élégant en costard, volubile, a la vanne facile... On se marrerait enfin pour une raison. Ajouté à celui de China, ça ferait deux accents exotiques. Avec sa connaissance technologique, et en gravitant dans le milieu “Canal”, il pourrait décider de construire une main bionique pour Jamel. Enfin. Inconvénients : 1/Prévoir une bassine pour Mouloud qui risque de baver tous les soirs et 2/Les cours de français…

Option 2 : pacificateur du Moyen-Orient
Si la Syrie continue à faire des siennes, on peut toujours l’envoyer distiller quelques frappes chirurgicales chez Bachar…

Captain AmericaSteve Rogers/Captain America (Chris Evans) :
Bouclier fiscal
Avec la modeste taille de son moyen de protection, il faudrait viser un paradis peu étendu. Les Caïman, par exemple ?

 

 

The HulkBruce Banner/The Hulk (Mark Ruffalo) :
Recouvreur de créances
Le petit bonhomme vert gentil pour souscrire le crédit et le grand bonhomme vert méchant pour collecter les traites. Suffit pas de ressembler à Cetelem pour faire du Cetelem, certes. Mais être plus balèze peut aider à motiver les mauvais payeurs…
 

ThorThor (Chris Hemsworth) :
Mannequin chez Abercrombie/Hollister
Il est grand, blond, tracé, le regard bovin du type à qui il faudrait 6 mois pour avoir un score à deux chiffres à un test de QI. Du pain béni ! Les flashs qui crépitent à longueur de journée pour le Dieu du tonnerre : savoureux !

 

Black WidowNatasha Romanoff/Black Widow (Scarlett Johansson) :
Option 1 : pute de l’Est
Combi latex, nom et accent parfaits pour donner le change, prénom de fille peu farouche : le bagage idoine pour user ses escarpins de working girl sur les boulevards extérieurs à la tombée de la nuit.

Option 2 : comédienne de stand-up
Une tenue rouge, une voyelle de plus à son nom ; elle sera toujours plus drôle que la protégée de Michel Drucker…

Option 3 : mannequin pour une marque de shampooing/gel
On parle d’une fille qui assène des coups de cheveux pendant le film. DES COUPS DE CHEVEUX !!!

Option 4 : rôle principal du biopic live de Piggy la cochonne
Constatez par vous même : la ressemblance est frappante… Comme le groin au milieu de la figure.

HawkeyeClint Barton/Hawkeye (Jeremy Renner) :
Script doctor
Un prénom d’acteur/président, un nom de footballeur = 3 chances sur 3 d’avoir des aventures extra-conjugales. Une acuité visuelle surdéveloppée qui lui vaut un surnom d’Indien et un futur dans la lecture de scénars. A priori les Marvel, histoire d’éviter les purges à l’avenir. Même si c’est un vœu pieux…

LokiLoki (Tom Hiddleston) :
Icône publicitaire
Le grand méchant de cette histoire passe son temps à se faire victimiser/railler/rabaisser. Du coup, on verrait bien son visage d’illuminé et ses cheveux gominés illustrer la prochaine campagne “La violence, si tu te tais, elle te tue.” Peut aussi utiliser les cornes de son casque comme chisteras. Pratique quand on a presque un nom basque…

Miss Bala (2011) de Gerardo Naranjo
Drug queen
Un Maria pleine de grâce mexicain qui suit la descente aux enfers d’une jeune participante à un concours de beauté. Abrupt, réaliste, pessimiste, saisissant, complexe, ce thriller social se veut avant tout une peinture critique du Mexique d’aujourd’hui. Il n’en a pas pour autant réellement emporté mon adhésion à la différence de la remarque à voix haute d’un spectateur à une retardataire un poil lente à s’installer qui lui masquait l’écran : “T’es pas mal, mais j’préfère le film !

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Dark Shadows
(2012) de Tim Burton
Le vampire contre-attaque
Ces ombres sombres marquent le retour aux affaires de Tim Burton et c’est une excellente nouvelle ! Au sortir de son Alice, qui ressemblait furieusement à un rejeton illégitime de Narnia, je le pensais perdu pour de bon. Je n’étais guère plus rassuré après avoir vu la bande-annonce de ce dernier opus qui promettait ni plus ni moins qu’une comédie balourde et horripilante. En fait, Dark Shadows c’est bien mieux que ça. Le film est très sombre dans les thématiques qu’il aborde et son atmosphère générale. Burton joue à domicile avec un pitch classique pour les habitués de son cinéma, sa traditionnelle galerie de freaks, l’esthétique mi-gothique mi-flamboyante, et le rôle de marginal tenu par Johnny Depp (qui ne sort pas de son registre devenu traditionnel, mais semble faire preuve d’un peu plus de nuances qu’à l’accoutumée). La machine fonctionne pas mal, et on a franchement plaisir à retrouver la grande Michelle Pfeiffer ainsi qu’à guetter les apparitions de la délicieuse Eva Green et sa plastique émouvante. Sans vouloir me livrer à de l’analyse de comptoir, j’ai vu dans ce Dark Shadows, outre un paquet de références à la filmo de son réalisateur, une allégorie de sa carrière récente : ce personnage de vampire endormi depuis des siècles qui se voit contraint de se battre pour redorer son blason à son réveil. La route est encore longue, mais c’est définitivement la bonne direction !

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It’s a wonderful Life
(La Vie est belle) (1946) de Frank Capra
Why don't you kiss her instead of talking her to death?”
Oui, je pense qu’en regardant ce classique à chaque Noël comme le font nombre d’Américains, on finit par croire ce que le titre laisse entendre…

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De Rouille et D’Os
(2011) de Jacques Audiard
Je panse donc je suis
Le silence qui a accompagné le défilement du générique final et mes yeux embués militent pour une chronique à part. En attendant, ni mon faible pour Marion Cotillard, ni mon amour immodéré pour le cinéma de Jacques Audiard ne se sont arrangés à la sortie…

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Contraband
(Contrebande) (2012) de Baltasar Kormákur
Bateaux-louches
Après Dos au Mur au mois de février, Contrebande est le deuxième film “Prison Break” de l’année. Cette fois-ci, le héros – Mark Wahlberg, contre qui il ne faudrait jamais jouer à “je te tiens, tu me tiens par la barbichette” sauf si vous êtes capables de rester 6 mois sans rire – élabore un plan pour soustraire son beau-frère aux menaces d’un caïd joué par Giovanni Ribisi (sic). Le vice est poussé jusqu’à calquer les rebondissements de la série télévisée : le plan de départ qui foire complètement, mais pas la solution de rechange totalement improvisée parce que le type est un génie, les manœuvres des gentils qui s’achèvent juste à temps pour ne pas être repérées, les doubles-fonds inspectés qui se révèlent être vides alors que le spectateur naïf (ou cartésien) pense que cette fois, c’est sûr, les bons vont se faire attraper. Le scénar va même jusqu’à emmener le casting au Panama, qui était également rejoint par les personnages du feuilleton carcéral… à bord d’un cargo. En fait, Contrebande se croit malin à baptiser son perso principal (Farraday) du nom d’un physicien, avec un r supplémentaire pour la licence poétique, mais nous explique dans le même temps que l’on peut faire passer une toile de Pollock pour une bâche souillée au fond d’un camion…

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Moonrise Kingdom
(2012) de Wes Anderson
You have a problem with authority, Mr. Anderson. You believe you are special, that somehow the rules do not apply to you. Obviously, you are mistaken.” (The Matrix)
Le cinéaste favori des hipsters est de retour. Bon, ce qui m’a fait me déplacer, c’est avant tout son Fantastic Mr. Fox, petit bijou d’animation image par image que je ne voulais pas considérer comme un – certes heureux – accident de parcours. La série de travellings qui ouvre Moonrise Kingdom et m’a filé un mal de tête subit m’a confirmé que j’aurais dû… Pas de faux numéro, pas de NPAI, on sait où on est : acteurs neurasthéniques qui semblent réciter leur texte sans conviction, costumes surannés (bon, on est en 1965), filtres de couleurs… Anderson fait du Anderson et c’est ce qui est à la fois agaçant et enthousiasmant. D’un côté il y a ce refus obstiné de la “normalité”, cet ajout artificiel d’éléments dans les plans qui fait franchement poseur et d’un autre, des fulgurances, des séquences qui forcent le respect, notamment grâce à l’utilisation judicieuse de la musique. Sinon, Bill Murray m’a bien fait marrer en à peine 2 répliques, les gosses sont plutôt intéressants surtout la jeune Kara Hayward et Bruce Willis poursuit tranquilou sa cure de Xanax... Je n’ai pas détesté, je n’ai pas vraiment aimé non plus. Pas spécialement emballé par cet exercice de style, je lui redonnerai probablement sa chance dans le futur. Pour l’heure, au rayon “romances adolescentes désaxées”, je lui préfère nettement Submarine.

Moonrise-Kingdom-Affiche-US

5 thoughts on “Cahiers de cinéma - Entrée #6…”

  1. pas d'accord avec Dark Shadow....on est à 1000 lieux de la magie de ses début. J'ai trouvé le film facile, potache, et attendu....Suis très déçu (tout comme avec alice d'ailleurs)

  2. j'ai horreur du cinéma de Tim Burton à part un ou deux de ses débuts mais je garde un souvenir tellement abominable de Sweeny Todd que je l'ai définitivement relégué au rang de mes "jamais plus" ... par contre je suis fan et archifan aussi ET de Marion Cotillard ET du cinéma de Jacques Audiard donc je suis un peu frustrée, j'aurais aimé un bulletin un peu plus long :)) quel chef d'oeuvre que celui-ci ..

  3. @Xavier : Merci de votre réaction. Mon avis n'est pas aussi élogieux que vous semblez le dire. Je n'ai en rien comparé le film aux débuts du réalisateur, j'ai juste indiqué qu'il était en net progrès. Après, j'aurais aimé connaitre en détail les aspects de ce Dark Shadows qui vous chagrinent !

    @Lara : Il a son univers et je comprends qu'on puisse ne pas aimer. Sweeney Todd est en plus une comédie musicale, ce qui peut agacer. J'aime bien ce film néanmoins. Pour le Audiard, c'est prévu !

  4. J'aime beaucoup les Tim Burton, tout particulièrement Sleepy Hollow et les noces funèbres ! Je pense que je vais l'acheter dès qu'il sort !

    Cordialement,
    Léa G.

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