Cahiers de cinéma - Entrée #10…

Gangs of Wasseypur (2012) d’Anurag Kashyap
Au pays de Gandhi…
Gangs of Wasseypur, c’est le festival des Kahn ; une fresque ambitieuse divisée en deux fois 2h40 pour le marché occidental qui relate sur plus de 60 ans l’affrontement entre deux familles de gangsters (dont le clan Kahn susnommé). Les influences sont évidentes : Leone, le Parrain, Scarface, etc. Mais pas seulement, il y a une vraie énergie quasi-frénétique dans le montage de cette saga qui dispense énormément (trop ?) d’informations, de rebondissements et provoque les éclats de rire de l’assistance – volontairement le plus souvent. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, et le film ne renie pas non plus ses racines “bollywoodiennes” au gré de numéros chantés, dansés, et de scènes de comédie qui désamorcent la tension et la violence des affrontements au ralenti entre voyous aux lunettes de soleil et cols pelle à tarte. Fun, décomplexé, pas parfait, loin de là, mais globalement plaisant.

Gangs_Of_Wasseypur_Poster


Jack Reacher
(2012) de Christopher McQuarrie
Get Reacher, die tryin’.
En règle générale, j’ai un avis opposé à celui de la majorité concernant Tom Cruise. Par majorité, j’entends ceux qui le réduisent à l’un (ou plusieurs) des stéréotypes suivants : sa petite taille, sa mégalomanie proverbiale, la scientologie, son couple avec Katie Holmes ou ses bonds sur le canapé d’Oprah. Pour moi, c’est l’un des tous meilleurs acteurs US qui a certes fait quelques choix peu inspirés, mais n’est jamais responsable de la faible qualité d’un film. C’est bien plus que ne peuvent en dire certains. Aussi, j’aurais dû me méfier lorsque tout le monde s’est empressé de saluer sa prestation ainsi que ce Jack Reacher. On est ici face à une série B ou Z, ou que sais-je en attendant l’invention d’un alphabet propre à qualifier ce type de “““““spectacle”””””. Imaginez-vous une très mauvaise adaptation d’un très mauvais roman de gare avec aux commandes Thomas Cruise Mapother IV en vigilante badass jouant avec autant de conviction que celle du graphiste responsable du Photoshop fail dégueulasse de l’affiche. Franchement inquiétant, d’autant que l’on évoque la possibilité de décliner cet opus en une franchise. Alors j’entends d’ici les gens me dire qu’il s’agit d’un hommage aux films du genre sortis pendant les années 70-80, mais ça ne le rend pas cool pour autant. Une photo bidon le reste, même avec pour cache-misère un filtre vintageHey, Reacher, leave the kids alone!

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The Man with the Iron Fists
(L’Homme aux Poings de Fer) (2012) de RZA
Misfists
RZA (quelqu’un sait comment ça se prononce ?) est un rappeur plutôt doué qui a connu le succès tant au sein du collectif du Wu-Tang Clan qu’en solo. Il est passionné d’arts martiaux (qu’il a pratiqués), et de films de kung-fu, comme en témoignent les titres de certains des albums qu’il a produits : Enter the Wu-Tang (36 chambers), 8 Diagrams qui fleurent bon l’hommage à la Shaw Brothers. Compositeur de la BO du Ghost Dog de Jim Jarmusch en 1999, il fait la connaissance quelques années plus tard de Quentin Tarantino avec qui il bosse sur Kill Bill: Volume 1. Collaboration artistique à l’origine de ce premier film produit par QT, réalisé et interprété par RZA. Ça, c’est pour le contexte. The Man with the Iron Fists souffre d’énormément de défauts : RZA ne sait absolument pas réaliser ni jouer la comédie au point qu’il arrive à conserver rigoureusement la même expression de la première à la dernière scène. Les séquences de combat sont filmées en plan serré ; une hérésie qui les rend parfaitement illisibles. La BO rap ne cadre pas du tout avec le reste… Vous l’aurez compris, c’est fait à la truelle. Pourtant, ce n’est pas déplaisant, probablement parce que le reste de la distribution semble beaucoup s’amuser (Russel Crowe en tête), mais aussi parce qu’entre le caprice d’un enfant gâté et la déclaration d’amour au genre, le film semble lorgner vers cette dernière le plus souvent. Et comme toute déclaration d’amour sincère, elle est (très) maladroite et un poil touchante…

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En kongelig Affære
(Royal Affair) (2012) de Nikolaj Arcel
Le Chiffre et les lettres
Le pitch avait de quoi faire peur : reconstitution d’une période méconnue de l’histoire de la monarchie danoise l’espace de 137 longues minutes. Intrigues de palais, adultère, le tout en costumes du XVIIIè… Stéphane Bern meets les Feux de l’Amour. Mais bien vite, on s’éloigne de tout ce dont ce mauvais mélange aurait pu accoucher. Grâce à l’élégante réalisation de Nikolaj Arcel, et aux acteurs qui livrent une superbe composition. Petit miracle, le visage monolithique de Mads Mikkelsen parvient à être touchant, la jeune Alicia Vikander a un charme dévastateur tandis que Mikkel Boe Følsgaard vole presque le film en roi loufoque et instable. J’ai lu pas mal de critiques qui comparaient ce Royal Affair à Barry Lyndon. Soyons sérieux 2 minutes : il n’a en rien l’envergure du chef d’œuvre de Kubrick, il se suit avec plaisir et intérêt mais n’imprimera pas la rétine et l’esprit comme avait pu le faire son aîné en son temps…

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Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino
Foxx trotte
Je me vois dans l’obligation de le concéder, je suis un fanboy ! Je regarde tout ce que fait Quentin Tarantino avec les yeux de Chimène (du Cid, hein, pas de Popstars). Attention, Chimène n’était pas aveugle, et j’attends toujours une explication pour Death Proof (aka Boulevard de la Mort dans nos contrées). Du coup, à chaque nouvel opus, j’ai l’impression d’aller à un rendez-vous galant. Comme ils sont plutôt espacés (les films, pas les rendez-vous), l’attente et la fébrilité sont décuplées. 3 ans et demi après le bavard Inglourious Basterds, c’est donc au tour de Django Unchained de débarquer. Première incursion dans le western pour QT, mais encore et toujours une histoire de vengeance. Rien de nouveau, à l’image de Christoph Waltz qui a décalqué sa prestation de colonel nazi en version chasseur de primes humaniste cette fois-ci. Faut-il pour autant bouder son plaisir ? NON ! J’ai vu passer un tweet disant que les gens prenaient un malin plaisir à critiquer Tarantino en oubliant que c’était mieux que 99% de ce qui sortait. Le pourcentage est très exagéré, mais l’idée est là. Je connais très peu de réalisateurs capables de faire passer 2h45 comme un souffle. Il est de ceux-là et son Django, tout imparfait qu’il est, est monstrueusement fun. Jouissif, même. Les instants de bravoure sont légion, les dialogues un peu plus faiblards qu’à l’accoutumée, mais les punchlines bien senties sont présentes. Tout le monde s’amuse, Jamie Foxx est excellent, Sam Jackson également dans un rôle “double” pas évident. DiCaprio fait du DiCaprio mais son intensité fait de la scène du dîner l’une des meilleures du film. Nul besoin de préciser que la bande originale est au diapason (c’est le cas de le dire). S’il ne fallait retenir qu’un morceau, ce serait Freedom, interprété par Elayna Boynton et Anthony Hamilton qui illustre un flashback (ah tiens, une nouveauté !) poignant. Voilà pour les frissons. Quentin Tarantino a été assez habile pour créer 2h45 de pur cinoche qui se savourent sans (trop) porter attention aux détails, gageons qu’il le soit suffisamment la prochaine fois pour nous dispenser de son habituel cameo. En attendant : kif kif bang bang !

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Beasts of the Southern Wild
(Les Bêtes du Sud sauvage) (2012) de Benh Zeitlin
Beauty and the beasts
Mercredi 12 décembre 2012. Pendant que le mathématicien en herbe et le féru de numérologie qui sommeille en chaque twitto s’active (“Oh, 3 fois 12, c’est drôle dis donc !”), les salles françaises voient l’arrivée sur la pointe des pieds d’un petit film qui ne semble pas payer de mine en dépit du prestigieux parrainage de Barack Obama. Les Bêtes du Sud sauvage que ça s’appelle. Ça fait vaguement penser au désastreux Max et les Maximonstres, l’héroïne est une gamine, ça cartonne en festival. Hum… Loupé à sa sortie, loupé au moment des Incontournables UGC, j’ai fini par profiter d’une programmation tardive au Publicis pour me rattraper. On ne salue pas assez l’effort de ce ciné qui ne fait pas que diffuser des navets 2 mois après tout le monde. On peut (parfois) y voir des OVNIS visibles nulle part ailleurs – le cauchemar Kidnappés –, ou de bons films que l’on aurait loupés. Ce fut le cas ici. Est-ce l’atmosphère particulière de ce week-end-là, la capitale enneigée qui a fait de cette séance un moment privilégié ? Tout cela y a contribué, c’est certain, mais le gros du travail a été fait par la péloche de Benh Zeitlin, qui a réussi le prodige d’insuffler de la poésie à chacun de ses plans. Loin de la démo, la séquence des feux d’artifice est une merveille et le reste du métrage ne jure pas. L’émotion est partout, et surtout dans la résolution qui habite le regard de Quvenzhané Wallis, – 9 ans – impressionnante. Avec des bouts de ficelle (1,8 M$ de budget), des acteurs non-professionnels, et du haut de ses 30 ans, Benh Zeitlin a réussi un petit prodige : une fable simple, captivante, émouvante, engageante et qui donne matière à réfléchir. Il en signe également la musique, co-pilote idéal de ses images dans leur voyage de la rétine jusqu’à la surface du palpitant…

Beasts of the Southern Wild poster


To the Wonder
(À la Merveille) (2012) de Terrence Malick
Il était une foi dans l’Ouest
“À côté de
To the Wonder, Tree of Life, c’est Transformers.” Ben Affleck, champion du teasing. Le film est parfaitement à l’image de sa bande-annonce : images sublimes, actrices magnifiques, musique classique, voix-off absconse, discours religieux sentencieux.  Agaçant, souvent, mais exaltant lorsque Terrence Malick filme la grâce. Ce qu’il fait comme personne.

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The Perks of Being a Wallflower
(Le Monde de Charlie) (2012) de Stephen Chbosky
Charlie’s angels
Le Monde de Charlie, c’est l’art de plonger à pieds joints dans les clichés : un nerd à trouble mentaux rejeté qui trouve l’amitié et plus auprès de 2 marginaux plus âgés (un gay, et Hermione version “je suis nulle en cours”). Pourtant, je n’ai pas détesté. J’ai aimé qu’en 2013, on puisse faire d’une personne discrète un personnage principal. La preuve qu’un film est avant tout un canevas sur lequel on peut projeter nos propres expériences…

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Do-nui mat
(L’Ivresse de l’Argent) (2012) d’Im Sang-Soo
Chic Corée
Im Sang-Soo est le Claude Chabrol coréen, un cinéaste fasciné par les nantis. Son Ivresse de l’argent est à mi-chemin entre la comédie de mœurs féroce et le théâtre absurde. Désarçonnant. Sa critique se veut acerbe, mais il attache un soin particulier à filmer l’aisance matérielle le plus joliment possible. Dans la grande tradition du cinéma coréen, la photo du film est à tomber. Ce qui m’amène à donner un conseil à toutes les célébrités hollywoodiennes : lors de vos prochains voyages en Asie, au lieu d’adopter des enfants et de les affubler de prénoms ridicules, kidnappez plutôt un chef op’…

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Django
(1966) de Sergio Corbucci
Bandit manchot
J’y suis allé par curiosité, pour me rendre compte de ce qui avait pu inspirer Tarantino dans ce western sixties. Au-delà du (pré)nom du personnage principal, du générique d’ouverture (musique et typo identiques), et de la violence, pas grand chose. Mais l’on comprend aisément ce qui a pu le fasciner dans ce mexican (littéralement) standoff géant d’1h30 au milieu duquel Franco Nero incarne avec charisme cet anti-héros.

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The Master
(2012) de Paul Thomas Anderson
Mastermind
Les premières réactions qui ont fusé à la sortie de la première bande-annonce se résument à une question : de quoi ça parle ? Pour être honnête, même après les 2h17 de projection, l’interrogation demeure. Aussi exaspérant qu’enthousiasmant, c’est le film d’un cinéaste roublard qui alterne scènes virtuoses et moments totalement WTF avec une grande régularité. Servi par deux acteurs au sommet, PTA “joue” avec le spectateur comme Philip Seymour Hoffman avec Joaquin Phoenix. Très distancié de ses personnages, il raconte une histoire dont la morale serait la suivante : parfois, ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage. Il la met en pratique lors d’exercices imposés à Freddie dont la finalité nous échappe. “Être libre, c’est être libéré du besoin de comprendre” (Pennac). Dont acte…

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The broken Circle Breakdown
(2012) de Felix Van Groeningen
Cercle vertueux
Il arrive que les films viennent à vous. D’autre fois, c’est vous qui devez aller à eux. Et puis il y a les fois où la vérité est à mi-chemin. C’est le cas pour ce film flamand dont j’ai appris l’existence par un concours de circonstance tout à fait fortuit et qu’il a fallu que j’aille découvrir à Bruxelles car pas (encore) distribué chez nous. Situation qui a changé depuis le succès que le film a connu à la récente Berlinale. J’ai dû payer pour le voir dans ce petit ciné d’art et d’essai qui n’accepte évidemment pas les cartes illimitées, mais je ne regrette aucun des € que j’ai investis. Je vous en parlerai dans un billet à part prochainement…

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Silver Linings Playbook
(Happiness Therapy) (2012) de David O. Russell
Mifa blues
Le début est original. Pour ce type de film, la réalisation caméra à l’épaule pour coller au côté spontané et imprévisible de ses protagonistes dénote. Ces mêmes personnages semblent intéressants, les interprètes assurent : Bradley Cooper et Jennifer Lawrence sont très largement plus supportables qu’ailleurs (insérez n’importe quel élément de leur CV ici). Et le film de sombrer dans les pires clichés du genre dans sa 2ème partie, ne nous épargnant rien. Même pas un DeNiro larmoyant, même pas une Jacki Weaver en mère passive, à l’opposé de son rôle de génitrice borderline dans le brillant Animal Kingdom. On échappe de justesse à la chorégraphie Dirty Dancing que l’on sentait poindre, et au milieu de ce second acte insipide, ça ressemble à peine à une bonne nouvelle…

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Hitchcock
(2012) de Sacha Gervasi
Alma matters
L’annonce d’un biopic d’Hitchcock est le genre de nouvelle qui fait office de signal d’alarme pour cinéphiles, censeurs et autres. L’heure d’affuter leur arsenal qui va de tweets cinglants en billets assassins en passant par les inéluctables cris d’orfraie. Mais voilà, le film dit moins que son titre laisse entendre. De biopic consacré au “maître du suspense”, il s’agit en fait d’une tranche de vie de l’illustre cinéaste. Un making-of de Psychose, adaptation d’un ouvrage de Stephen Rebello publié en 1990. La trame manque d’originalité, de surprise, et de suspense ce qui est un comble en soi compte tenu de son sujet. Les scènes de sa vie quotidienne ont été filmées comme des séquences des films du maître : musique instrumentale de suspense à l’appui (liaison potentielle de sa femme, obsession pour le personnage d’Ed le tueur), alors que les scènes de plateau qui le montrent à l’œuvre sont assez plates. Finalement, c’est Helen Mirren qui vole la vedette à un Hopkins qui cabotine éhontément. Derrière chaque grand homme, il y a une femme encore plus grande. C’est en substance ce que dit ce film anecdotique mais pas déplaisant à suivre.

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Möbius
(2011) d’Éric Rochant
Attention ! Ce flim n’est pas un flim sur Jean Giraud. Merci de votre compréhension.
Si vous étiez curieux petits, il y a de fortes chances que vous ayez déjà trituré un morceau de papier pour en fabriquer une bande de Möbius : torsion d’un demi-tour et collage des extrémités, et vous voilà avec un ruban qui n’a qu’une seule face ! En parcourant sa surface du doigt, on reste toujours du même côté dans une boucle infinie. Le film d’Éric Rochant est ainsi fait, il semble a priori jouer sur deux tableaux simultanément : le thriller d’espionnage et la romance, pour n’être au final qu’une histoire d’amour mise en relief par le contexte au sein duquel elle s’inscrit (finance internationale). Les vicissitudes qui posent les enjeux de cette rencontre amoureuse sont l’aspect le moins intéressant du film, sûrement parce qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil (monégasque) : mafieux des pays de l’Est, agents doubles… Sans oublier la fausse bonne idée de confier le rôle de ressortissants russes à Tim Roth (malgré sa ressemblance avec le boss de Chelsea, Roman Abramovitch, qui lui vaut sa place) et Jean Dujardin, comédiens certes talentueux, mais dont le background rend la proposition difficilement crédible. Pour le reste, c’est du tout bon, en dépit des niaiseries débitées par Cécile de France qui ont fait se gondoler la salle, le couple qu’elle forme avec son acolyte oscarisé bénéficie d’une alchimie incroyable et exsude – comme elle – une sensualité affolante dont le point d’orgue est sans conteste la scène de rencontre et le premier contact physique qui s’ensuit. La vérité qui transpire de chaque spasme, chaque souffle, chaque geste et de chaque gros plan sur les pupilles des amants fait de cette séquence un véritable hymne à la passion. Charnelle, mais pas que… La bande originale, souvent convenue, est beaucoup plus subtile lorsqu’elle illustre les passages où le couple apparait à l’écran, à l’image de cette dernière scène bouleversante. La preuve que les intentions du réalisateur étaient claires depuis les origines. Sa romance, c’est la surprise qu’il a enrobée de cette histoire-prétexte. Quand on est adultes, on mange les Kinder pour le chocolat. Enfin, c’est ce qu’on dit…

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Flight
(2012) de Robert Zemeckis
Denz’ailes (hin hin hin)
À la poursuite du diamant vert, la trilogie Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbbit ?, La mort vous va si bien, Forrest Gump et  Contact… Dans le genre “type qui a jalonné mon parcours de passionné de cinoche”, Robert Zemeckis se pose là. J’ai un peu décroché lorsqu’il a commencé à tâter de la performance capture, et je ne dois pas être le seul car il est revenu à une approche plus traditionnelle avec ce Flight. Les studios ont dû lui expliquer que les gros machins à 150-200 millions de dollars, ça allait 5 minutes… Du coup, le bonhomme s’est offert un loooong-courrier (2h18) en première classe pour les Oscars. D’emblée, le fait que D-Wash soit à l’affiche me fait marrer, moi qui trouvais qu’il menait sa carrière en pilotage automatique depuis plusieurs années. Ici encore, c’est du velours pour lui, même s’il a un peu moins de chance de serrer la statuette dorée que le manche à balais…
Bref, de quoi ça s’agit ? C’est ni plus ni moins qu’une histoire de rédemption comme sait si bien les produire l’oncle Sam. Ça commence fort : full frontal nudity d’une jeune femme dès l’intro – ce qui a fait se lever prestement une mère et son fils –, puis p’tit déj alcool/coke… Commencer avec ça ressemble fort à une note d’intention, sauf qu’il s’agit plus d’un chèque sans provisions. La suite est infiniment plus classique et se mue petit à petit en énorme poncif sauvé de l’abîme par le charisme de Denzel Washington, comme la majorité de ses passagers d’une mort certaine. C’est de la mise en abyme (ha ha ha !) En somme, ce Flight est faussement subversif et épisodiquement intéressant.

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12 thoughts on “Cahiers de cinéma - Entrée #10…”

  1. Hitchcock, anecdotique, effectivement... J'ai, pour ma part, totalement adhéré au "Monde de Charlie". Grande émotion.
    Avec Tarantino, on ne boude pas son plaisir, c'est du cinéma comme on l'aime.
    Et merci pour le film indien. Je suis à fond sur l'Inde en ce moment, je recherche des titres de films et de romans... Je vais essayer de voir ce film!

  2. Bonjour "Anonyme", merci pour le commentaire. Gangs of Wasseypur était mon 1er Bollywood (Slumdog Millionaire n'en est pas un à proprement parler), si vous avez de même quelques classiques du genre à me conseiller, je suis preneur !

  3. Ma culture en terme de cinéma indien est totalement à construire... J'aurais peut-être la chance de voir un film indien dans une salle de cinéma indienne, car je me rends dans ce pays dans quelques mois! D'ici là, je vais essayer de me renseigner sur les films incontournables à visionner. "Devdas", datant de 2002, revient souvent dans mes recherches sur le net...
    Anonyme = Benoît G.

  4. Merci Benoît, j'ai effectivement souvent entendu parler de Devdas qui semble être un petit joueur avec ses modestes 3 heures... Si cela te dit, je suis curieux d'avoir ton retour (par mail par exemple) sur ton voyage, l'Inde étant une terre qui m'attire tout particulièrement !

  5. Avec plaisir, mais il va falloir être patient car je pars en Inde en octobre! J'ai tout le temps d'ici là de voir quelques films indiens! Je suis un peu plus calé en littérature indienne, je ne lis que cela en ce moment, des auteurs contemporains essentiellement. Si cela t'intéresse, je te donnerais quelques titres aussi...
    Prochain ciné: "Au bout du conte", de Jaoui-Bacri. Je viens de revoir "Le goût des autres" que j'aime beaucoup. Ce nouveau film va t-il être la hauteur de mes attentes?!
    Benoît

  6. Je l'ai noté sur ma liste. J'aime assez le duo, et notamment "Parlez-moi de la pluie" qui était passez relativement inaperçu il y a 4-5 ans...

  7. ... j'aimerais bien voir "A royal affair"...

    ... j'adore Hitchcock et le regarde avec les yeux de Chimène (pas celle de popstars) mais je n'irai pas le voir au cinéma...

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