Royal !

Au début du mois, je suis tombé – sans me faire mal, je vous rassure – sur un extrait vidéo qui avait fait pas mal de ramdam sur les Internets. On pouvait y voir un type amateur de bons mots tenter bien que mal de poursuivre sa chronique malgré les interventions intempestives d’une bimbo interloquée. Bon, elle a bon dos la télé-réalité (et elle a plutôt intérêt vu la paire qu’elle se trimballe), mais pour le coup, elle m’a permis de découvrir Stéphane De Groodt ou devrais-je dire redécouvrir car à l’écouter, je me suis vite aperçu que sa voix m’était familière. C’est en effet lui qui doublait plusieurs personnages de Une minute avant, programme court ET drôle (avec Bref, on avait presque oublié que c’était possible) qui refaisait l’histoire en 190 fois… une minute.

Bref (l’adverbe, pas la série), le type c’était lui et il a apporté une illustration saisissante de l’adage qui veut que l’on ne soit jamais aussi bon que dans l’adversité. Gonflé le mec – comme l’invitée –, doué, brillant, alors je n’ai plus qu’une chose à faire : le laisser parler…

“Vous le savez peut-être, et si vous ne le savez pas, je vais vous le dire, ça vous évitera de l’ignorer, mais Albert II, roi de Belgique, qui sans vouloir prêter la Flandre à la critique rend plus belge la vie, est né le 6 juin ! Eh oui, quelle drôle d’idée ! Étant moi-même de confession belge par la mère de mon frère et bruxellois par mon père, mon fisc, et mon saint-esprit, il était tout naturel – ou Paturel si je m’étais appelé Sabine – que je parte à l’encontre de Sa Majesté, enfin ma Majesté ou même Papajesté comme c’est un mâle, afin d’user comme tout bon sujet de mon verbe pour faire des compliments à ce roi qui règne sur le pas pays qui est le mien. À peine arrivé à mon point de départ, sans bouger de chez moi quoi, je pris la direction du Palais, un garde royal un peu gelé m’informa que le roi, sa femme et le petit prince étaient justement partis chez moi. N’ayant plus le temps de serrer la pince de Monseigneur, je m’en retournai Anvers et contre tous non sans lui transmettre mes hommages et intérêts par SMS. Oui, j’avais téléchargé l’appli « Birthday ». Changement de programme donc. Heureusement, connaissant les ficelles du protocole, ayant plusieurs cordes à monarques, je me rappelai que la Reine Élisabeth – comme ses pieds – célèbrera le 4 juin prochain ses 60 années passées sur le trône. Un bel hommage à l’Elisabeth fessier qui, avec son insulaire de pas y toucher, est quand même la descendante du George V et si on la chambre avec ça, elle n’est pas lasse de répéter qu’elle est surtout la fille de George VI, roi bègue dont les valets rient encore de ses discours. Une fois arrivé sur la perfide d’Albion, un taxi me conduisit avec au volant un Maya à l’abbaye de Westminster, où je trouvais porte close, bah oui comme c’était jour de fête, il faisait le pont l’abbé. Pas de quoi en faire un fromage, not to do with a cheese – c’est de l’anglais –, je décidai de me rendre directement à Buckingham. À Buckingham, à Buckingham. Barbara, toujours dans nos cœurs. Eh oui, j’aime le chant. Point. Une fois sur place, Shakespeare un grand coup, je shake la main de William, make the bise to Kate puis rejoint son altesse et go dans le canapé du salon où elle propose un thé Mariage pour tous. Ensuite, elle s’assied, je m’assieds, on s’assied quoi, rien de très euh… Au bout de ses jambes, ses pieds. À ses pieds, ses chiens. À ses chiens, des poils. À ces poils, des pattes. À ces pattes oui enfin bon bref… Arrive alors son fils Charles, le prince de France Galles suivi de son père, le prince consort qu’on Windsor presque plus d’ailleurs car il est un peu à côté de ses grandes pompes sous son kilt écossais à petits pois. Histoire de ne pas la laisser comme deux ronds de jelly, c’est comme deux ronds de flan mais moins bon, je me permets de dire à celle qui porte la couronne dans cette baraque qu’il serait peut-être temps de passer les rênes du pouvoir, les pouvoirs de la Reine, enfin de passer la main quoi. Elle me dit que pour éviter la foire du trône, il faut pas lâcher la proie pour Londres, il faut habilement tisser sa toile car Charles n’est pas encore homme à régner et encore moins Camilla qu’elle connait Parker et qui n’a pas les Bowles pour relever le défi. Prenant alors congé, réalisant la charge qui pèse au-dessus de la poire de William, je me dis qu’il en aurait été autrement si Diana n’avait pas coupé les ponts.”

sdg-off

2 thoughts on “Royal !”

  1. merciiii !!! Stéphane c'est "notre" belge bourré de mille et un talents ... non seulement il est super intelligent , plein d'un humour décalé et génial ,roi de l'impro ,acteur tous styles et genres ,mais hélas sous-employé et pourtant hyper positif et véhiculeur de bonne humeur

  2. C'est brillantissime, merci pour cette longue citation ! Je ne connaissais pas du tout ce monsieur...

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