Carnet d’Euro – Entrée #2 : “Comme des frères…”

Le 11 juin 1959, dans le comté d’Oxfordshire, Patricia et Ran Laurie ont accueilli leur quatrième et dernier enfant : un petit garçon prénommé James Hugh Calum, qui connaîtra la célébrité quelques années plus tard sous son deuxième prénom. Le 11 juin 1978, de l’autre côté de l’Atlantique, en Colombie-Britannique, Fiona et John Carter Jackson ont, quant à eux, accueilli le premier de leurs 2 enfants : un petit garçon prénommé Joshua Browning, qui connaîtra la célébrité quelques années plus tard sous son premier prénom… Entre 2004 à 2012, Hugh Laurie a incarné le docteur Gregory House, avatar moderne et médical de Sherlock Holmes, à 177 reprises. De 2008 à 2013, Joshua Jackson, lui, a prêté ses traits au personnage de Peter Bishop, fils de brillant scientifique, vulgarisateur et arnaqueur à la petite semaine, à 100 reprises. Le point commun entre ces deux personnages ? Outre la date de naissance de leur interprète, ils font preuve d’une sagacité très au-dessus de la moyenne qui leur permet, respectivement, d’établir des diagnostics médicaux complexes et d’élucider des phénomènes paranormaux.
Une sagacité qui ne serait pas superflue afin de tenter de percer le mystère de l’attribution des prénoms dans les fratries de footeux. C’est vrai, quoi, comment
peut-on passer d’André à Jordan, de Kevin-Prince à Jérôme ? Au Kosovo, on a sans doute autre chose à faire que de mater de la télé-réalité, alors la famille Xhaka a fait dans le traditionnel : Taulant pour l’aîné, Granit pour son cadet. Et si t’es pas content, c’est pareil. C’est gravé dans le marbre. Surtout pour Granit…

Granit_Taulant_Xhaka

Taulant est né le 28 mars 1991 à Pristina. Depuis septembre 2014, il évolue au sein de l’équipe nationale d’Albanie. Granit a vu le jour le 27 septembre 1992 à Bâle et depuis juin 2011, il joue avec la sélection… suisse. Comme on ne vit pas à Panem et qu’on n’est pas dans Hunger Games, on sait pertinemment que le sort est globalement toujours défavorable, a fortiori pour désigner les futurs adversaires des compétitions de football – sauf quand on a le portefeuille de Nasser, mais c’est une autre histoire… Aussi, personne n’a dû tiquer chez les Xhaka lorsque les mains innocentes d’Ángelos Charistéas puis de David Trezeguet ont placé l’Albanie et la Suisse dans le même groupe, celui des Bleus. La suite : une belle croix tracée sur le calendrier familial à la date du 11 juin 2016 15h. Le rendez-vous est fixé à Lens, dans une région où l’on adore les histoires de famille. Et puisqu’il faut caser 51 matchs en 31 jours, Pays de Galles/Slovaquie et Angleterre/Russie complétaient le programme…

 

ALBANIE 0-1 SUISSE / SCHÄR 5’

Albanie_Suisse_11062016

Nul besoin d’être expert ès vexillologie pour savoir que l’emblème qui figure sur le drapeau albanais est un aigle à deux têtes. Pas besoin non plus d’être zoologue confirmé pour savoir que la vision des rapaces est l’une des plus performantes du monde animal. Un aigle est capable de repérer un petit objet à plusieurs centaines de mètres d’altitude. Alors quand la Suisse obtient un corner au bout de 5 minutes, on se dit que capter une sphère de quelques centimètres de circonférence sera un jeu d’enfant pour le portier de la sélection albanaise. Boire ou sortir, il faut choisir. Berisha fait les deux, pour le plus grand bonheur de Fabian Schär qui le devance de la tête. (0-1)

Réglés comme des horloges, les Suisses inscrivent l’unique but de la rencontre prématurément. Vladimir Petković, le sélectionneur de la Nati se frotte les mains d’avoir pris Schär.

Autre fait marquant : l’expulsion du capitaine albanais, Lorik Cana, pour 2 cartons jaunes reçus en 13 minutes. Une exclusion qui le privera du prochain match face à l’équipe de France, au Stade-Vélodrome de Marseille, qui se faisait déjà une joie d’accueillir son ancien protégé. Cana manquera la noce et c’est le premier crève-cœur de ce mois…

Le joli mot de la fin est à mettre à l’actif de Taulant Xhaka : “Notre père dit qu’il est heureux d’avoir deux mains, comme ça il peut croiser les doigts pour ses deux fils.”

 

PAYS DE GALLES 2-1 SLOVAQUIE / BALE 10’, DUDA 61’, ROBSON-KANU 81’

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Il est plutôt difficile de louper Marek Hamšík : le meneur de jeu de l’équipe slovaque arbore une impressionnante crête, sorte de casque romain capillaire et du talent à profusion. Il en fait d’ailleurs étalage dès la 4’ en effaçant tranquillement 3 adversaires avant de voir son tir sauvé par Ben Davies devant sa ligne. Pour lui, le football est aussi simple qu’il est compliqué pour nous d’écrire son patronyme depuis un clavier français.

Vous vous souvenez de l’histoire du ballon rond qui bégaie ? En octobre 2006, le minot Gareth avait inscrit son premier but international d’un maître coup-franc… face à la Slovaquie. Un peu moins de 10 ans plus tard, il a récidivé d’un ballon dont la trajectoire a plongé si vite qu’il a rejoint le sol plus rapidement que le Mathieu Valbuena de la grande époque. Quelle frappe de Bale ! (1-0)

Juste après l’heure de jeu, Duda égalise d’un tir précis du gauche. Deux buts en 1h, les habitués du Matmut-Atlantique sont frappés d’hyperventilation. (1-1)

Avec une précision d’orfèvre – 1 but à 10 minutes du début de la première période, 1 but à 10 minutes du terme de la seconde –, le Pays de Galles va reprendre un avantage définitif grâce à Robson-Kanu. Un nom pareil, ça met un poil la pression (non, pas la bière), dont le joueur se montre digne (non, pas Lucas) en concluant d’une frappe écrasée le boulot d’Aaron Ramsey, auteur d’une feinte de corps en déséquilibre qui a envoyé Martin Škrtel au sol plus rapidement que le Mathieu Valbuena de la grande époque. (2-1)

 

ANGLETERRE 1-1 RUSSIE / DIER 73’, V. BEREZUTSKI 90+2’

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Longtemps (19 minutes, mais à Marseille en 2016, c’est une éternité), l’Angleterre a cru tenir la victoire suite à un coup-franc zlatanesque d’Eric Dier. Par “zlatanesque”, comprendre “frappe de bourrin côté ouvert en espérant que le ballon rentre pour pouvoir fanfaronner devant la presse une semaine supplémentaire” (compte double si la défense et le gardien ont le niveau Promotion d’honneur.) (1-0)

C’était sans compter sur le coup de casque de Vassili Berezutski au bout du temps additionnel, qui vient lober Joe Hart, sorti par amour du risque. Vassili qui a la particularité de compter son frère jumeau Alexeï parmi les 23 Russes, histoire de boucler la boucle de cette journée à thème. (1-1)

Sur la vingtaine de matchs disputés au Stade-Vélodrome cette saison, c’est le 35è qui s’achève sur un match nul 1-1. Nul comme les abrutis qui avaient improvisé un before sur le Vieux-Port un peu plus tôt…

À tantôt…

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