La possibilité d'une île...

Longtemps, j’ai quitté mon domicile à l’heure exacte des rendez-vous.
La certitude d’être ponctuel chevillée à des semelles qui foulaient le pavé d’une cadence soutenue ; espoir formulé dans le SMS de rigueur, habilement déparé de toute précision spatio-temporelle. J’arrive !
Les années passent, avec elles les vœux que l’on refuse obstinément de croire pieux.

Des profondeurs de la mémoire m’est revenue la voix hors champ de Vincent Elbaz, narrateur autodiégétique de Ma vie en l’air :
C’est une chimère, bien sûr, tant que les avions voleront, ils tomberont.

Quand bien même. Mes persistances rétiniennes ont davantage pour objet le minois des présentatrices météo que les cartes qu’elles détaillent de leurs gestes théâtraux. Je peinerais à citer l’ensemble des villes matérialisées par le chapelet de petits quadrilatères. Au-delà des limites de l’Hexagone, la vision devient impressionniste, un peu floue… Forcément, j’y croyais à cette île au beau milieu de la Manche que les passagers d’un coucou condamné auraient pu rejoindre après un amerrissage forcé. Une façon pour toi de contrôler ce ballon dégueulasse qu’on t’aurait servi et le renvoyer d’un pointard entre les jambes de la Faucheuse, comme celui que tu avais glissé sous Mandanda un soir de février.

Puis on t’a retrouvé. L’espoir meurt en dernier. Il lui aura fallu 17 jours pour tirer sa révérence, salement amoché par les révolutions de l’aiguille au cadran. Tu célébrais tes pions les bras écartés, figuration symbolique de l’envol que ta carrière allait connaître. T’as juste loupé ton France-Galles. Alors, évidemment, on rira encore, mais pas comme avant, pas tout de suite...
Poussière tu es, poussière tu retourneras, rejoindre la légion de celles qui taquinent nos yeux depuis ce 7 février.

Ciao, Emi…

Emiliano_Sala

3 thoughts on “La possibilité d'une île...”

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