Eugen Weidmann est allemand. Cela arrive à des gens très bien… Il est né le 5 février 1908 à Francfort-sur-le-Main. Dès son adolescence, un menu larcin lui ouvre les portes d’une maison de correction. Ce séjour constitue vraisemblablement les prémices d’une obscure vocation chez celui que l’on surnommera le “tueur au regard de velours”. Son parcours le mène ensuite au Canada, où il est incarcéré avant d’être expulsé vers son pays natal au début des années 30. N’ayant pas de projet criminel fixe et découragé par l’efficacité relative de Parcoursup, il décide de se lancer dans la filière kidnapping à but lucratif, fort des références fournies par les nombreux établissements correctionnels qu’il a visités. Moi si je devais résumer sa vie derrière les barreaux avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui lui ont tendu la main peut-être à un moment où il ne pouvait pas, où il était seul en cellule. Avec Roger Million, sa maîtresse Renée Tricot et Jean Blanc, il échafaude de sanglants stratagèmes voués à la cession – vivement encouragée – de richesses de la part de leurs victimes. La cupidité, doublée d’une folie meurtrière menacent l’impunité du quatuor jusqu’au terme de leur cavale, à la fin du mois de mars 1939. Le verdict tombe : Renée Tricot est acquittée, Jean Blanc écope de 20 ans tandis que Roger Million et Eugen Weidmann sont condamnés à mort. Le 16 juin 1939 – un vendredi et ce n’est même pas une vanne – l’heureux Million voit sa peine commuée en prison à perpétuité. Le lendemain, 17 juin 1939, Weidmann est guillotiné à Versailles. Il s’agit de la dernière exécution publique en France.
Le 17 juin 2018, l’Allemagne, championne du monde en titre, faisait son entrée dans le tournoi face au Mexique. Surprise par El Tri, la Mannschaft a perdu sa tête en mondiovision, renouant à ses dépens avec la tradition susmentionnée. Depuis 1930, c’est la sixième fois que le lauréat rate la première marche de l’édition suivante après l’Italie (1950), l’Argentine (1982, 1990), la France (2002) et l’Espagne (2014). Le programme de cette quatrième journée de compétition avait des accents de Ryder Cup, faisant s’opposer 3 sélections européennes à 3 autres issues du continent américain ; l’ancien monde et le nouveau. 1 victoire, 1 nul, 1 défaite, 2 buts marqués, 2 buts encaissés de part et d’autre. Personne n’a réussi à faire le trou : un peu con pour un trophée de golf…
COSTA RICA 0-1 SERBIE / KOLAROV 56’
Gilbert COLLARD (Marseille, 1948) est un avocat, écrivain et homme politique français. Inscrit au barreau de Marseille dès 1971, il a plaidé dans moult affaires caractérisées par leur discrétion sur le plan médiatique : VA-OM, Festina, Klaus Barbie… Encarté à la SFIO puis au Parti socialiste pendant près de 30 ans, il est tête de liste centre droit à Vichy (!) aux élections municipales de 2001 et 2008. En mars 2011, il annonce son ralliement au Front National dans les pages de Valeurs Actuelles, prenant la tête du Rassemblement Bleu Marine. Gilbert Collard est une telle girouette que si on le plaçait dans un champ d’éoliennes, la France serait indépendante énergiquement en une après-midi.
Stéphane COLLARO (Neuilly-sur-Seine, 1943) est un journaliste, humoriste, acteur, réalisateur, scénariste, animateur de télévision, exploitant hôtelier, et promoteur immobilier français. D’abord journaliste, il accède à la notoriété grâce aux nombreuses émissions humoristiques qu’il crée, produit, anime et auxquelles il participe : Le Collaro show, Cocoricocoboy, Le Bébête show… Soutien de Nicolas Sarkozy lors des élections 2007 et 2012, il annonce dans les pages de Nice Matin avoir choisi Jean-François Copé pour la primaire ouverte de la droite et du centre de 2016.
Aleksandar KOLAROV (Belgrade, 1985) est un footballeur serbe qui évolue depuis la saison 2017-2018 à l’AS Roma. Sa carrière l’a notamment mené du FK Čukarički à Manchester City en passant par l’OFK Belgrade et la Lazio Rome.
Le patronyme du capitaine de la sélection serbe possède le même radical, cela signifie-t-il que sa sensibilité politique repose très à droite ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que très adroit, il l’est… sur coup de pied arrêté. Sa frappe enveloppée du pied gauche sur un coup franc légèrement excentré ne laisse aucune chance à Keylor Navas. Un tir qui finit à l’extrême droite (point de vue du frappeur) ou à l’extrême gauche (point de vue du portier) de la cage. Comme en politique, tout est une question de perspective…
ALLEMAGNE 0-1 MEXIQUE / LOZANO 35’
Sur 19 occurrences (en 1934, l’Uruguay avait refusé de défendre son titre), le champion sortant a remporté son premier match de l’édition suivante à 9 reprises, concédé 4 fois le nul et connu 6 défaites. Sur ces 6 impairs, aucun ne concerne les Allemands. Leurs 3 sacres de 1954, 1974 et 1990 ont été suivis de 2 victoires (3-1 Argentine, 1958, 1-0 Bolivie, 1994) et d’un nul (0-0 Pologne, 1978). C’est même du 100% face aux équipes du continent américain. Une statistique encourageante à l’heure de défier le Mexique. Sur les 2 précédentes éditions, la tendance est à une espérance de vie du champion sortant circonscrite à la phase de groupes (Italie 2010, Espagne 2014), une statistique décourageante à l’heure de défier le Mexique.
Tandis que la Mannschaft s’inclinait face à un voisin autrichien plus solide défensivement qu’en 1938, la sélection mexicaine remportait sa rencontre amicale face à l’Écosse. Dans le week-end qui a suivi, 9 des 23 joueurs sélectionnés ont peaufiné leur préparation d’une façon pour le moins originale en conviant 30 jeunes femmes exerçant la plus ancestrale des professions à une sauterie longue de 24h au sein d’une résidence privée. À voir tout ce petit monde faire la chenille dans le bassin de la piscine dans le plus simple appareil, on se rend bien compte que ce n’est pas parce que l’on joue à 9 qu’on ne peut pas trouver l’ouverture…
Cette incartade a provoqué l’ire de Rafael Márquez, le mythique vétéran d’El Tri (39 ans) qui s’apprête à disputer sa cinquième Coupe du monde, performance qui le fera entrer encore un peu plus dans l’histoire de son pays et de son sport (et pas dans une gourgandine mexicaine). El Patrón est pourtant loin d’être lui-même irréprochable. Il est soupçonné par le gouvernement américain d’avoir servi de prête-nom à un baron de la drogue. Pas le type le plus indiqué pour charger la mule…
Ces paramètres font forcément de cette nation une des plus intéressantes à garder dans le viseur ; une équipe qui Mexique beaucoup.
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain demande l’armistice à l’Allemagne. 78 ans plus tard, vous croyez vraiment qu’une sélection emmenée par un narcotrafiquant va se comporter de la sorte ? C’est bien ce que je pensais. Sur un contre supersonique, Hirving Lozano élimine trop facilement Mesut Özil d’un crochet intérieur pour trouver la cage d’une frappe au premier poteau. (0-1)
Le Mexique signe une victoire retentissante, synonyme d’exploit grâce à son virevoltant ailier. D’aucuns se souviendront qu’en 2000, le club de Calais, alors pensionnaire de CFA, avait atteint la finale de la Coupe de France, dirigée par son entraîneur franco-espagnol Ladislas… Lozano. Il y a des familles dans lesquelles on lave son linge sale, d’autres où l’on soulève des montagnes…
BRÉSIL 1-1 SUISSE / COUTINHO 20’, ZUBER 50’
Le Huitième 0,094 L < Le Quart ou Piccolo 0,2 L < La Chopine 0,25 L < La Demie ou Fillette 0,375 L < La Chopine ou Pot ou Désirée 0,5 L < Le Médium 0,6 L < La Champenoise ou Bouteille ou Frontignan 0,75 L – 1 bouteille < Le Magnum 1,5 L – 2 bouteilles < Le Jéroboam 3 L – 4 bouteille < Le Réhoboam 4,5 L – 6 bouteilles < Le Mathusalem 6 L – 8 bouteilles < Le Salmanazar 9 L – 12 bouteilles < Le Balthazar 12 L – 16 bouteilles < Le Nabuchodonosor 15 L – 20 bouteilles < Le Salomon 18 L – 24 bouteilles < Le Souverain 26,25 L – 35 bouteilles < Le Primat (sans cravat) 27 L – 36 bouteilles < Le Melchizédec 30 L – 40 bouteilles < L’Adélaïde 93 L – 124 bouteilles < Le Sublime 150 L – 200 bouteilles. La nomenclature des grands contenants de champagne emprunte pêle-mêle au répertoire biblique, aux lignées royales, au latin, etc. L’origine précise de ces emprunts demeure pour le moins floue. Une liste que l’on pourrait étoffer avec Le Neymar, qui désignerait un contenant gigantesque d’une capacité de plusieurs tonneaux, en hommage à la chorégraphie que le numéro 10 de la Seleção exécute à chaque contact. Après 4 mois de vacances convalescence loin des tapis terrains, il faisait son retour en compétition officielle, un plat de nouilles sautées sur le sommet du crâne. Pour conquérir le marché asiatique ?
Dès la 20è minute, Philippe Coutinho fait étalage de sa précision d’horloger. Décalé par Neymar, Marcelo voit son centre mal renvoyé à l’entrée de la surface par la défense suisse, directement sur le joueur du FC Barcelone. Ce dernier contrôle et dans la foulée arme un tir enveloppé de toute beauté qui vient heurter le poteau de Yann Sommer avant de franchir la ligne de but. La vie étant plus drôle que nous, il fallait s’attendre à ce que le Brésil dégaine son Petit Couteau contre la Suisse. (1-0)
La deuxième mi-temps à peine commencé, Xherdan Shaqiri (à moitié dans ta litière) dépose un corner sur le front de Steven Zuber qui administre un coup de tête surpuissant sous la transversale d’Alisson et remet les pendules à coucou à l’heure. (1-1)
Dans les derniers instants de la partie, Sommer va s’illustrer en bloquant coup sur coup une tête de Neymar, servi par Willian, puis en détournant un nouveau coup de casque de Roberto Firmino, servi par le même Neymar. Ce n’est pourtant pas un génie, le Sommer… Un dernier frisson lui parcourra l’échine dans le temps additionnel. Sur une action en tout point similaire au premier but : centre de Marcelo mal renvoyé dans les pieds d’un joueur brésilien, João Miranda n’attend pas qu’on lui lise ses droits, contrôle et déclenche comme il peut mais sa frappe frôle le cadre. Ce n’est pas ce soir que les Auriverdes feront sauter la banque…
Le 17 juin 1936, Kenneth “Ken” Loach a poussé son premier cri de contestataire à Nuneaton, Warwickshire. 70 ans plus tard, il a reçu des mains d’Emmanuelle Béart la Palme d’or du 59è festival de Cannes pour son film Le vent se lève. Un drame sous fond de guerre d’indépendance irlandaise au début du siècle dernier. Le titre original, The Wind That Shakes the Barley, est tiré d’une ballade et peut se traduire par “le vent qui agite l’orge”. La rumeur veut que son auteur, Robert Dwyer Joyce (1830-1883), ait longuement hésité entre l’orge et Neymar avant d’opter pour la céréale à paille, présentant une meilleure tenue au vent…
À тантôт…
