Retour de soirée dimanche matin, 5h et des poussières. À l'heure où Paris s'éveille pour M'sieur Jacques, je foule prestement le bitume déserté de la capitale. Le vent frais s'insinue dans la boutonnière de ma chemise alors qu'il fait déjà jour. Je déplie mes manches retroussées et active un peu plus le pas. En passant près d'un conteneur vert, je suis interloqué par le spectacle improvisé qui a pris place à son pied : tout autour de sa circonférence, des rangées de bouteilles vides y ont été agglutinées. Bien sagement, bien proprement, en une sorte de mausolée éthylique... Premier signe.
Puis pêle-mêle ces derniers jours, un ciel azur quasi-immaculé, uniquement perturbé par une poignée de nuages frondeurs, un mercure qui franchit allègrement la barre des 30 degrés, des terrasses envahies d'érudits osant afficher un Lévy ou un Musso, des garde-robes réduites à leur plus simple expression dévoilant partiellement l'anatomie de leur propriétaire... Comme autant de signes supplémentaires...
Les poussées d'hormones sont presque palpables alors que chacun affûte son arsenal, de Meetic au GHB. C'est la saison des amours passagères. Ou du siège passager. Ou de la banquette arrière. Ou de la moquette de la chambre d'amis. Ou de la table Ikea du salon. Ou du rebord glacial du lavabo.... Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !
Le rythme est ralenti, les cœurs légers comme les jupes et chemises en lin qui virevoltent... Et moi, je bats le pavé en suivant ce ballet, l’œil amusé, au gré de mes pérégrinations. J'élime davantage la semelle de mes souliers fatigués qui me le reprocheraient sûrement s'ils le pouvaient. Mais plus pour longtemps désormais car sur ces pavés, c'est bientôt Paris Plages...
13 thoughts on “À la faveur de l’été…”
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Merci à vous !
Cette description de vos impressions du petit matin parisien est suggestivement torride !
Bel exercice littéraire :)
Beau.
Eva
Il y a quelques mois, j'avais moi-même démarré les romans de Guillaume Musso et puis il y a quelques semaines j'ai suspendu après le 4è un peu étourdie par les trop nombreux descriptifs de New-York et autres grandes villes américaines, qui au final m'ont donnée un peu le tournis et m'empêchaient de rêver et de laisser place à mon imagination....
et puis j'ai découvert des textes très agréables à lire, à regarder, bien présentés et bien orthographiés, plein d'humour, de provoc, qui me redonnent envie de continuer d'écrire ce que j'ai commencé il y a 4 ans environ, je m'étais arrêtée à la page 62 je crois,
au fait précision, les textes en question sont dans "Un primate sans cravate", ça vaut vraiment le détour, je vous le conseille, je peux vous envoyer le lien si ça vous dit !!!
Merci beaucoup ! Si vous finissez tout ça, je serais curieux de le lire :)
Waw, vous seriez curieux de lire : vous parlez de ce que j'écris moi ???? si c'est cela, ce serait beaucoup d'honneur. J'aimerais alors recevoir un avis sur la forme et la manière d'écrire.
car pour le fond, ya rien à faire, il s'agit de tous mes ressentis depuis plusieurs années. Je sais pas si cela intéresserait ou même pourrait aider des personnes un peu en perte de confiance comme moi, j'aimerais créer un blog peut-être, ou alors faire appel à Elephant Rouge... enfin tout ça reste à voir.
Je n'ai qu'une chose à dire : lancez-vous ! La vie est courte bla bla bla. Il faut se lancer dans plein de choses, ne pas avoir peur. Je ne suis pas la personne qui a la plus grande confiance en elle, mais à un moment donné, on choisit entre regarder les trains passer et les prendre...
super, bravo, tout les talents du monde...
Merci "Anonyme", c'est gentil à vous. J'aurais aimé savoir qui je remercie, mais bon...
En baguenaudant ici, je viens de lire : "Je ne suis pas la personne qui a la plus grande confiance en elle, mais à un moment donné, on choisit entre regarder les trains passer et les prendre..." ( Julien on 27 août 2012 21:45 said:). Bon.
Cela me ressemble, je me dis. Eh puis...non ! En fin de compte, j'aime mieux regarder les trains passer. De même je préfère admirer les danseurs, regarder les peintres mais pas leurs toiles. Le geste, oui. Mais pourquoi absolument vouloir participer au résultat ?
Paris, décrit par vos soins, devient tellement sensuel ! Waouh ! En l'espace d'un instant, j'ai cru oublié la réalité, la fin de l'été. Donc merci. Puis, je voulais en profiter pour saluer vos prestations tous les midi, c'est inspirant de voir des gens cultivés (et plutôt pas mal !) mais cela m'a attristé de voir votre émotion lors du passage de flambeau au pied de ce fauteuil. Cela va me manquer de ne plus déjeuner à vos côtés :D Du haut de mon jeune âge, je peux vous assurer que votre talent dans l'écriture est indéniable. Ce blog est remplie d'humilité et de cohérence dans la critique cinématographique. Je pense le fréquenter plus souvent maintenant pour avoir une idée plus précise de ce que je vais voir en salle. So, congratulation !
@Guy : Je pense que vous n'avez pas compris le sens de mon commentaire. Quand on a une idée en tête, fixe qui plus est, je crois qu'il faut se lancer. Après, si vous préférez ne rien faire, c'est votre droit le plus strict, mais j'exprimais mon avis personnel.
@Margaux : C'est très gentil à vous, je vous dis à bientôt en ces pages !
Waouh!!! Paris est décrite d'une manière tellement délicate et agréable. Votre façon d'exprimer les choses est si particulière et rare à mes yeux.
Je sui le genre de personne qui aime lire mais pas écrire sa fait déjà deux ans que je n'est plus attraper un livre pour lire par ce que je n'arrivé pas à trouver des textes ou romans de mon genre, mais aujourd'hui par un simple hasard je suis tombé sur votre blog et croyait moi, je suis vraiment épaté par la façon dont vous écrivez. Vous êtes typiquement l'auteur que je cherché. Maintenant je n'est plus de crainte pour mes évaluations de français par ce qu'en vous lisant, je n'aurai plus de mal à m'exprimer et vos textes me permettrons d'avoir un vocabulaire enrichie Maintenant, je fréquenterais beaucoup plus souvent votre blog en passant j'ai beaucoup aimer vos réponses au questionnaire de Proust elles m'ont fait sourire, parfois même rire.
Bonjour Fatima, merci pour ce touchant message que voilà ! Bien que ce soit très cliché, croyez bien que c'est extrêmement flatteur que les petites choses que l'on gribouille dans son coin puissent avoir une résonance chez d'autres personnes. Je vous souhaite bon courage et plein de bonnes choses : n'ayez jamais crainte de vous exprimer ! Je serai ravi de vous accueillir à nouveau ici : passez quand vous voulez, on ferme tard ;)