Cahiers de cinéma - Entrée #4…

Alien (Alien – Le huitième Passager) (1979) de Ridley Scott
[REPRISE]
In space no one can hear you scream
C’est probablement l’une des taglines les plus célèbres de toute l’histoire du 7è art : un classique, comme le film sur lequel tout a déjà été dit. Ce huis-clos économe en pyrotechnie bien qu’archi-tendu a un peu vieilli, mais reste terriblement efficace. Revoir Alien sur grand écran, c’est aussi se rendre compte que les éléments dont on dispose (hormis la coupe de cheveux de Fassbender, on a vu des fatwas pour moins que ça…) à propos de Prometheus créditent davantage la thèse d’un remake que celle d’un prequel, et que Sigourney Weaver jeune fait beaucoup penser à Kristen Stewart. Sérieusement.

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The Life and Death of Colonel Blimp
(Colonel Blimp) (1943) de Michael Powell & Emeric Pressburger
[REPRISE]
- We must go, darling, we have the bishop for lunch.
- I hope he’s tender.”
Un film de 1943, en Technicolor, de plus de 2h40, diffusé confidentiellement (3 salles d’art et d’essai à Paris)… Dans un mois qui voit la ressortie du Titanic de James Cameron, ce Colonel Blimp n’est pas – a priori – la reprise la plus sexy. Pourtant, il dispose d’une copie restaurée aux couleurs pimpantes et du prestigieux parrainage de Martin Scorsese, chantre de la cinéphilie. Le résultat est une très jolie fresque au charme suranné qui marque par son engagement, sa pertinence et quelques très jolis moments de cinéma : le plan du bassin qui voit ressortir le personnage principal avec 40 ans de moins, le monologue de son ami allemand, l’incarnation de l’amour idéalisé du général par Deborah Kerr qui joue un triple rôle, etc. C’était une autre époque où les films avaient, tout comme leurs actrices, une élégance et un charme qui manquent cruellement aujourd’hui…

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This means War
(Target) 2012 de McG
Trouple d’élite
Sur le papier, c’est le film agaçant par excellence : des gens beaux aux yeux clairs, méchamment fringués, et squattant des baraques à faire pâlir les Gaymard, Hariri et consorts. Le prologue fait plutôt flipper d’ailleurs, avec sa promesse d’un buddy movie d’action vu, revu et même re-revu. Et puis Reese Witherspoon ! [Onomatopée bruyante] ! Cette nana a un truc, je ne sais pas ce que c’est. Elle a piqué tout le mojo de Meg Ryan version 90’s. Du coup, voir deux types se battre pour s’attirer ses faveurs est éminemment crédible. Qu’ils utilisent l’arsenal logistique de la CIA pour ce faire, un poil moins. Qu’importe, parce que This means War démonte, déboite, envoie des bûchettes. C’est très drôle, enlevé, et suffisamment lucide pour faire preuve d’autodérision. Le trio Witherspoon/Hardy/Pine est au top et s’en donne visiblement à cœur joie. On le ferait à moins. La réussite est inespérée et l’expérience en devient d’autant plus jouissive : une vraie machine à fun ! Juste un truc : si des types comme eux avaient vraiment besoin de tout cet attirail pour conclure, il y en a beaucoup qui auraient du souci à se faire…

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Les Infidèles 
(2011) de Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Éric Lartigau & Alexandre Courtès
The (Pickup) Artist
Pour Dujardin, c’est le film d’après. Après les récompenses, le strass, les paillettes, l’épaule de Meryl, celle de George, la bise de Natalie… Et comme si relancer le muet n’était pas suffisamment casse-gueule, le voici qui s’attache à exhumer le film à sketches autour d’un thème qui lui tient forcément à cœur (cf. presse people circa 2003) : l’infidélité masculine. Délicat. C’est aussi pour ça qu’il a choisi de convier tous ses potes à la fête, à commencer par son complice Gilles Lellouche avec lequel il partage la vedette de chacune des saynètes. Suite à la polémique déclenchée par les premières affiches, on craignait de se retrouver devant un objet dédié à la gloire phallique. Il n’en est strictement rien !
Le Prologue et Le Séminaire sont relativement inintéressants si ce n’est la pitié que l’on éprouve pour un Dujardin, cadre apathique, “beaufisé” à outrance, qui veut à tout prix choper. Les 2 sketchs suivants marquent une rupture de ton très nette. Lolita, d’abord, seule fois de l’heure quarante-neuf où l’infidèle a de véritables sentiments pour sa maîtresse, mais surtout La Question qui met en scène les époux à la ville Alexandra Lamy et Jean Dujardin. Un moment extra conjugal donc. L’intensité de leur jeu est incroyable, et le malaise naît autant de la sensation de profaner l’intimité d’un vrai couple que de leur performance respective. Bouleversant. La conclusion est plus légère avec Les Infidèles anonymes qui est hilarant (mention spéciale à Sandrine Kiberlain, Manu Payet et Guillaume Canet), et l’épilogue à Las Vegas que j’ai trouvé assez paresseux malgré la conclusion… audacieuse !
L’ensemble est plutôt agréable, l’enchaînement des 3 très bons sketches en son cœur y étant pour beaucoup. Avec la même conviction répartie de façon plus homogène, on aurait tenu un petit classique. En l’état, c’est sympa, d’autant qu’on évite l’écueil du Lonely Planet “Tromper sa femme”. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour certains spectateurs potentiels ceci dit…

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Titanic
(1997) de James Cameron
[REPRISE]
Kate et Leo sont sur un bateau…
1 843 201 268 $ de recettes mondiales, 20 758 887 entrées en France, au moins autant de paires de joues empourprées devant la gracieuse anatomie de Kate Winslet, 11 Oscars, des hectolitres de larmes… Était-il vraiment nécessaire de ressortir (en 3D certes) le film qui a consciencieusement explosé tous les records 14 années après sa première exploitation ? Je réponds oui ! Un oui franc et massif car il existe encore des gens qui, 100 ans plus tard, ignorent toujours que le Titanic a vraiment existé. Plus sérieusement, le film a pris 15 piges et du relief, mais n’a rien perdu de sa puissance émotionnelle. Si la 3D est très soignée, je ne suis pas persuadé qu’elle soit à l’origine de l’implication supérieure que j’ai pu avoir par rapport à mon premier visionnage en 1998. Je crois surtout que les années ont passé, que le gamin de 14 ans que j’étais n’avait pas encore aimé comme celui de 28. J’ai encore été touché par cette scène où Rose et Jack courent l’un vers l’autre après son saut du canot de sauvetage. L’une des grandes idées du film est d’opposer un imposant navire que l’on croyait insubmersible et qui finit par couler à des sentiments, souvenirs d’apparence frêles mais qui subsistent au temps. Et beaucoup de choses sont remontées. J’ai quitté la salle l’esprit embué avec la sensation d’avoir ouvert non pas la boîte de Pandore, mais un petit pot de chagrin…

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Sur la Piste du Marsupilami
(2012) d’Alain Chabat
Houba Houba Flop !
Bon, on ne va pas se mentir : c’est naze ! Ce film est un immense navet, indigne du type qui nous avait offert le délicieux Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre que je continue à citer allègrement une décennie après. Ne vous faites pas avoir par les critiques dithyrambiques qui pleuvent de partout. Il y a quelques voix discordantes dans ce concert de louanges et ce sont celles-ci qu’il vous faut écouter ! Pour vous donner une idée, il y a autant de bonnes vannes dans le film qu’il y aurait de bonnes passes dans un match de football où l’on ferait s’affronter 2 équipes de daltoniens, l’une vêtue de rouge, l’autre de vert… J’ai dû rigoler à 2 reprises : la séquence Jamel/chihuahua et la devise palombienne : “Palons peu, palombien”. En 1h45, c’est pauvre ! N’importe quel calembour foireux à l’image d’“Omar Sy pue l’ami” repéré sur le compte Twitter de la chaîne cryptée est nettement plus drôle que cette farce (dans le plus mauvais sens du terme). C’est dire ! Le film a un point commun “vocal” avec le Titanic de Cameron, et croyez-moi, le plus gros naufrage n’est pas forcément celui que vous imaginez... Sur la Piste du Marsupilami est le genre de long métrage tellement mauvais qu’on pensait qu’il n’existait pas, mais qu’il n’existe. Pauvre Franquin… Pour conclure, et au cas où je n’aurais pas été suffisamment explicite, je reprendrai l’accroche des Clefs de Bagnole : “n’y allez pas, c’est une merde !

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6 thoughts on “Cahiers de cinéma - Entrée #4…”

  1. Bonjour,
    "Préquel" n'existe pas. Le mot est féminin : une préquelle. L'erreur est commune.
    Cordialement,

  2. Bonsoir "Anonyme",

    Je vous remercie pour cette précision. Néanmoins, j'ai mis sciemment le mot en italique car il s'agit de la version anglo-saxonne qui, elle, existe.

  3. Titanic 3D... Emotion intacte effectivement...! Sur grand écran, quel film!

    Moi qui me tâtait pour voir le Marsupilami en DVD... J'ai bien aimé "Mission Cléopâtre" et surtout "La cité de la peur", donc j'ai peut être une chance d'aimer celui là??

    Benoît G.
    Les Lilas

  4. Titanic est un film superbe qui garde son charme malgré toutes ces années. Je l'ai revu récemment et je peux dire que c'est un film qui nous prend littéralement les tripes. Quant au Marsupilami, j'ai aussi rigolé quelques fois, mais honnêtement, c'était d'un grotesque et tellement décevant de la part de Chabat et de Debbouze (que j'avais adoré dans Mission Cléopatre).
    Merci pour toutes ces jolies critiques,
    Léa G.

  5. @Benoît : À fuir comme la peste, et j'ai aimé (adoré) Mission Cléopâtre et la Cité de la Peur comme toi... Oublie les vannes ciselées, l'humour des Nuls, le Marsupilami est indéfendable !

    @Léa : Mais de rien ! C'est vrai que Titanic est un tour de force car derrière ses aspects de tire-larmes convenu, il y a des moments de vraie émotion. James Cameron, le grand romantique pas super fin, mais touchant...

  6. Message reçu concernant le Marsu...! Tellement de films à voir, mieux vaut cibler les bons! Comme "Killer Joe" vu hier. Je n'ai pas perdu mon temps...;-)

    Benoît G.

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