Submarine (2010) de Richard Ayoade
”To us and a wonderful evening of love making.”
Oliver T. (Tate, pas Twist : tant mieux) a 15 ans. Il est amoureux de Jordana B. (Bevan, pas Brewster : tant pis) et un peu plus intelligent que ses camarades de classe (bien qu’il apprécie L’attrape-cœurs). Submarine, c’est le journal cynico-romantique de cet ado à l’imagination fertile. Mise en scène indé-UK originale, BO au top : allez-y ! Pour vous, et pour toutes les Jordana B. – pyromanes –, qui portent des manteaux rouges et brulent nos poils avant d’allumer de grands feux dans nos petits cœurs fragiles.
Hwanghae (The Murderer) (2010) de Na Hong-jin
”Taxi Driver”
Comme tous les films coréens, ça dure 2h30. Comme tous les films coréens, c’est violent. Comme tous les films coréens, les acteurs se ressemblent, et il devient assez facile de perdre le fil de cette histoire finalement assez complexe. Autrement, quelques poursuites ahurissantes entre types en colère et qui le montrent : coups de couteau, de hache, d’os… Le rythme ne faiblit pas et l’hémoglobine gicle par geysers, finissant par éclabousser jusqu’à l’interdiction aux moins de 12 ans…
Melancholia (2011) de Lars Von Trier
”Si tu t’appelles mélancolie…” Joe Dassin
Si pour Victor Hugo, “la mélancolie [est] le bonheur d’être triste”, Melancholia, c’est le malheur d’être Trier, de souffrir d’un stade avancé de la maladie de Parkinson et d’être à la mise au point aléatoire ce que J.J. Abrams est au lens flare. On retrouve un peu de The Tree of Life, de ses plans National Geographic. Bien qu’ici il soit plutôt question de fin du monde suite à la collision avec la planète éponyme, Melancholia. Et personne ne pourra rien pour vous. Pas plus Jack Bauer que la fuite en voiturette de golf…
Horrible Bosses (Comment tuer son boss ?) (2011) de Seth Gordon
”Arrested Management”
Ça ressemble à Very Bad Trip, sauf que c’est drôle. Une catharsis poilante pour les primates avec cravate et autres accros de l’open space. Jennifer Aniston est célibataire pour quoi, déjà ?
La piel que habito (2011) de Pedro Almodóvar
”Almodóvar ta gueule à la récré…”
SICKEST. RETRIBUTION. EVER.
Rise of the Planet of the Apes (La planète des Singes : les Origines) (2011) de Rupert Wyatt
”Il suffira d’un singe”
Les femmes ne sont pas (toutes) matérialistes : Latikaaaaa a plaqué son millionnaire d’Indien (bon OK, en roupies…) pour un chercheur qui expérimente un traitement destiné à vaincre Alzheimer sur un singe. Celui-ci (le singe) devient supérieurement intelligent. La preuve, c’est qu’il tabasse Draco Malfoy pour avoir joué dans la deuxième partie des Reliques de la Mort. Le premier remède (baptisé ALK-112) fonctionne mais ne tient pas la distance, alors que sa version plus évoluée (ALK-113) rend les primates haineux, violents et sévèrement misanthropes au point de faire de San Francisco un Thoiry anarchique géant. Moralité : une fois de plus, le 113 fout la merde. CQFD.
Green Lantern (2011) de Martin Campbell
"Le masque de Zéro"
Un poil mauvaise langue, j'avais annoncé que ce film serait le plus con de l'été. C’est en fait le plus con/plus nul depuis que cette saison a été inventée… On y apprend qu'il existe 3600 green lanterns. Si l'on consacrait un long métrage à chacun d'eux, on aurait le droit à 10 films par jour pendant un an. Un planning à filer un orgasme aux executives de chez Marvel, le concurrent... Heureusement, ce volet risque fort d'être le premier et dernier du nom, un peu comme si Denis Brogniart avait irrévocablement éteint sa lanterne. À la lecture du contrat, R. Reynolds a dégainé le stylo. Il aurait dû se contenter de l’effaceur…
Super 8 (2011) de J.J. Abrams
”Flare de lens”
Avec ses lunettes, J. J. Abrams a la même gueule que Fabio Capello. Super 8, c’est son album Panini, mais sans vignettes de foot. Plutôt un collage de souvenirs d’une jeunesse cinéphage transformé en hommage studieux. Un peu de Spileberg pré-crise d’ado, un peu de Goonies, et des motifs plus récents, de Cloverfield à la Guerre des mondes et pas mal d’autres que je vous laisse chercher tout seuls : y a de quoi remplir une grille de bingo avant d’aller vous vautrer dans les fauteuils rouges-bleus-noirs (rayer la mention inutile) ! Ça fleure bon l’été et les bons sentiments même si le charme opère moins qu’avant. Comprenez : quand les mômes lèvent les yeux vers le ciel, les pupilles brillent un peu moins. Mais tout de même, malgré la surenchère pyrotechnique nuisible de la seconde partie et quelques longueurs, le film a toutes les chances de devenir la madeleine de Proust des mioches nés en 2000 et après, et sans 3D, ce qui est plutôt cool… Comme la scène du train qui est démente ! “Production value !”
J'adore aller au cinéma. J'ai vu Super8 récemment. Tu as bien décrit le film. J'aime aussi la scène où l'un des enfants dit au héros qui allait voir la bête : "c'est bon tu peux te débrouiller tout seul ?". C'est un film plein de bon sentiments. On ne réfléchit pas trop, avec de bons effets spéciaux et une histoire qui finit bien. Bref tout ce que j'aime.
j'adore ta plume et je remarque que nous avons sensiblement les mêmes appréciations sur les films à part quelques-uns où elles sont carrément opposées .. il faut de tout pour faire un monde ... !! en tout cas tu as l'esprit de concision et un sens de la dérision que j'aime beaucoup ...
Merci beaucoup ! Des goûts et des couleurs, on ne discute pas dit l'adage ;)
Par contre peux tu expliciter ta critique en majuscules et trois mots de La piel que habito ? ... je ne suis pas sûre d'avoir compris ce que tu cherchais à faire comprendre ... j'ai hésité à aller voir ce film mais j'avais peur d'être déroutée vu la bande annonce assez déconcertante ... mais ce que tu en dis, même aussi brièvement, ne me donne guère envie de m'y coller !!!
Si ça reste mystérieux à tes yeux, c'est tant mieux : il est préférable d'en savoir le moins possible avant de découvrir ce film que je conseille !
Bonjour,
J'ai lu la fin du site...et non je ne regarde pas souvent la fin des génériques sauf si la BO a été sympa...
Perso Submarine est pour moi moins sympa que Moonrise Kingdom...J'aime ce côté "décalé" un style c'est un style comme Burton, Allen, Gondry....
Shusss
Hello Admin,
Je suis d'accord avec vous, mais le style de Wes Anderson m'agace parce que je trouve (et c'est mon avis perso) qu'il n'a pas la sincérité des autres que vous citez. Autant le côté barré et bricoleur de Gondry, le style gothique d'un Burton et l'ambiance et l'humour si particuliers des Allen sont chevillés à l'ADN de leur auteur (il suffit de regarder une interview de Gondry par exemple pour comprendre à quel point ses films lui ressemblent), autant pour Wes Anderson j'ai franchement l'impression que c'est une posture... Ce n'est que mon avis !