Cahiers de cinéma - Entrée #8…

Ted (2012) de Seth McFarlane
The wrong stuffed.
Mark Wahlberg incarne ici un n-ième représentant de la gent dite masculine (les porteurs de slips à poches), qui a quelques difficultés à assumer son statut d’adulte. La faute à Ted, son ours en peluche de meilleur ami qu’il trimballe depuis sa plus tendre enfance et qui a pris vie au matin d’un vœu nocturne. Sa meilleure moitié, Mila Kunis, s’impatiente : il va falloir faire un choix !
Si l’on remplace Mark Wahlberg par Vincent Elbaz, Mila Kunis par Marion Cotillard (ou Elsa Kikoïne en l’occurrence) et Ted par Gilles Lellouche, on est peu ou prou en face du pitch de l’excellentissime Ma vie en l’air. Sauf qu’ici, c’est raté, et le scénar tente de noyer un sentimentalisme non assumé dans une vulgarité qui se voudrait décomplexée en même temps que l’argument commercial principal du film.
Ted est assez représentatif d’un cinéma qui risque d’inonder nos salles dans un avenir proche : rythme télévisuel, ultra-référencé, caméos hype. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que Seth McFarlane est un créateur de séries animées (American Dad!, Family Guy, The Cleveland Show), trentenaire (bientôt quadra), cinéphage, et que Ted est son premier long-métrage live. On ne s’improvise pas cinéaste, et une avalanche de vannes et de gags – même si une infime quantité fait mouche : l’énumération des prénoms par Wahlberg par exemple – ne fait pas un (bon) film.
Reste une apparition réjouissante de celle qui interprète également un extrait de la bande originale…
Les amis d’enfance, si vous vous en débarrassez pas à l’adolescence, c’est un truc que vous trainez toute votre vie…”

Ted-poster


Killer Joe
(2011) de William Friedkin
Texas Fried Chicken
Matthew McConaughey torse nu et Emile Hirsch en victime, voilà les uniques points de repère d’un film qui prend un malin plaisir à dérouter le spectateur qui serait resté bloqué au premier degré. Le mieux est probablement d’en savoir le moins possible avant d’y aller, mais je veux les nom et prénom de ceux d’entre vous qui auront encore envie de manger du poulet frit après cette heure quarante-deux !

killer-joe-poster


Savages
(2012) d’Oliver Stone
My Taylor is Kitsch
Ah ! On l’attendait, on l’espérait secrètement, mais à vrai dire personne n’y croyait véritablement… Pourtant, on nous avait mis l’eau à la bouche avec cette réclame multi-diffusée avant les séances dans nos grands et beaux multiplexes, sorte de bande-annonce camouflée… Et le voici mesdames et messieurs : le biopic de Ben & Jerry’s ! Pour la licence poétique, Jerry a été rebaptisé Chon, et la crème glacée a cédé sa place à du cannabis. On n’en attendait pas moins d’un réalisateur dont le patronyme est Stone…
Bon, il s’est inspiré à mort de True Romance : voix-off, naïveté de l’histoire d’amour et des héros, ultra-violence, villains bariolés… FAIR!
En revanche, tout le monde ou presque joue mal, Stone singe Scott, la fin est au bas mot risible, et le tout fait bien souvent nanar 90’s… NOT FAIR!

Savages-poster

10 thoughts on “Cahiers de cinéma - Entrée #8…”

  1. Sinon au cinéma dernièrement il y avait aussi de très bons films :) Je ne reussirais pas à formuler des critiques aussi bien que celles de Julien. Alors je me contenterais juste de dire allez-y, pour le message qu'ils apportent.
    En tout cas, de mes yeux de gamine de 21 ans, les 3 films que je citerais après apportent, au moins l'espace de quelques minutes voir de quelques heures, un regard neuf sur la vie. Je veux parler de "Camille redouble', "Quelques heures de printemps" et "Robot & Frank".
    J'attends mercredi avec impatience pour "Elle s'appelle Ruby". RDV dans les salles obscures !!!

  2. C'est fou ce qu'une affiche joue sur l'attirance d'un film. Ted et Savages de toute façon seraient passés à la trappe (pas l'affiche mais bon, ils ne donnent pas de désir). Par contre tu m'as donné envie d'aller croquer du Killer Joe, dont je vais m'empresser de ne pas regarder les bandes annonces.

  3. Je ne connaissais pas cette affiche de "Killer Joe": elle est excellente! Film réjouissant en effet, avec des scènes d'anthologie... On ne peut que le conseiller. Quant à retourner au KFC...?
    "Savages" ne m'attirait pas, ni "Ted"... Je reste sur mon a priori!

  4. Est-ce que tu as déjà vu Le Dernier des Fous de Laurent Achard?
    Si oui, qu'est-ce que tu en as pensé?
    (Ce commentaire n'a rien à voir avec les films dont tu parles, toutes mes excuses!)

  5. @Cassiopée : Merci pour les conseils, il se trouve que j'ai vu 'Quelques heures de printemps' aujourd'hui. C'est un joli film, j'en parlerai prochainement.

    @zapier : Killer Joe est particulier, je ne sais toujours pas quoi penser du film...

    @jcn54 : Merci, pareillement !

    @Rushii : Non, je ne l'ai pas vu ! Si tu veux m'en parler, envoie-moi un e-mail via la rubrique "Contact". Merci.

  6. le résumé de Ted me fait pensé au film "Le complexe du castor" avec Mel Gibson

  7. Salut Julien, quel bonheur de retrouver la plume du primate.
    Effectivement, p être déroutant, il est déroutant. Freidkins nous dépeints les carcans d'une humanité dénuée de toute morale, les repères familiaux sont complètements perdus, tous sont aussi barjot les uns des autres. Mais ce film est terriblement jouissif, Mathew McConaughy atteint le point d'orgue de sa carrière dans son rôle de tueur pervers. Ce film est a conseiller, mais après un KFC. J'y pense, le radical de Freidkins ne signifierai-t-il pas frit en français, je me pose la question...
    Un film qui m'a beaucoup marqué est Des Hommes sans Loi, je ne sais pas si tu l'a vu, mais c'est mon coup de cœur de cette rentrée.

    Them

  8. Hello Them,

    Merci ! Bien vu pour Friedkin ! Je dois encore aller voir Lawless, j'en parlerai ici. Merci pour le partage !

  9. Très très bon film, et surtout très surprenant.
    En fait, la bande-annonce n'augure pas un tel résultat.
    J'ai réussi à choper Teddy en entretien sur mon blog :P

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