Baby doll blew my mind…

J’avais le choix entre le Noctilien et traverser à pinces la moitié du XVIIIè pour regagner mes pénates. L’un comme l’autre, c’était un coup à devenir une statistique, à grossir les colonnes de la rubrique “Faits divers” du Parisien en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “kebab”… J’ai choisi la deuxième option. Je ne me suis pas démonté, j’ai enfilé mon sweat zippé à capuche, mes écouteurs intra-auriculaires, et choisi Selah Sue pour m’accompagner.

Selah Sue - née Sanne Putseys (!) - est blonde et belge (oui, comme la bière…), a 22 ans, la silhouette gracile d’une poupée et un chignon chaotique laissant supposer que son coiffeur a signé contre son gré un bail emphytéotique dans une grotte afghane. Des yeux perçants bleu délavé et une voix éraillée qui trahit l’observation d’un régime alimentaire strict à base de silex. Une pure voix soul teintée d’accents reggae qu’elle distille d’un phrasé maniéré, faisant d’elle une sorte de cousine éloignée de Kate Bush

Mais pour l’azur de ses mirettes, on est prêt à tout lui pardonner, même l’air affecté qu’elle adopte lorsqu’elle pousse la chansonnette. A fortiori quand nos tympans bourdonnent  encore des ânonnements de son compatriote d’Outre-Quiévrain, Stromae

Sur la galette de la demoiselle, 12 titres aux ambiances musicales très différentes dont le premier, “This World” - terriblement efficace - constitue presque une lettre de motivation pour le générique du prochain 007. Un peu de soul, des pointes de reggae/ragga, un soupçon folk, une touche de hip-hop et les ballades syndicales. Un mélange des genres que l’on retrouve à l’intérieur même des morceaux. On n’est jamais dans un style unique, toujours au confluent de plusieurs avec un dénominateur commun : le talent.

L’effet Selah Sue, ce sont aussi les petits craquements de disque vinyle que l’on entend dès l’ouverture de l’album puis par épisodes. Un crépitement suranné et délicieusement rétro qui finit de poser la gamine.

Finalement, j’ai marché (beaucoup) trop vite. J’ai tourné ma clé dans le barillet de la porte d’entrée au son de la voix de Cee-Lo qui squatte la plage numéro 8 pour l’unique featuring. Il restait encore 4 morceaux…

Allez voir la version acoustique de Summertime. Un titre pareil, c’est presque de la provoc’ avec la météo de ces derniers jours qui ne joue pas le jeu. Mais maintenant, vous saurez qui a piqué le soleil…


Selah Sue

Publié dans par Julien.

5 thoughts on “Baby doll blew my mind…”

  1. Sympa. Sa voix est un vrai mix entre celle de Duffy et celle d'Adèle...
    En tout cas, c'est marrant qu'elle ait déjà 22 ans, parce qu'on lui en donne à peine 15!

  2. Il y a un peu de Macy Gray dans sa voix plutôt...souviens toi de la bombe "I Try"...sinon elle pourrait être une cousine de Leela James...naturellement pas de ressemblance physique lol

  3. Macy Gray c'est encore un cran au-dessus dans la rocaille ! Je crois qu'elle s'alimentait directement dans les carrières, elle. Ou avec des parpaings...

  4. Tout simplement Merci pour le lien "Summer time brings me joy" Magnifique. Selah Sue est Magnifique. Sa voix donne des frissons.

Leave a Reply

Envie de réagir ?

1/ Saisissez votre texte dans le cadre ci-dessous.
2/ Sélectionnez votre profil dans la liste déroulante : si vous disposez d'un compte (Google, etc.), identifiez-vous. Sinon, vous pouvez entrer un nom ou pseudo sous "Nom/URL".
3/ Cliquez sur "S'abonner par e-mail", pour être prévenu dès qu'une réponse sera postée.
4/ Enfin, cliquez sur "Publier". Job done!

Merci à vous !