Mercredi 5 juillet 2006, Allianz Arena, Munich. C’est la 32è minute de ce France/Portugal, seconde demi-finale du Mondial allemand. Servi par Malouda dans la surface de réparation, Henry contrôle le ballon du pied droit, efface d’un habile crochet extérieur Ricardo Carvalho qui le déséquilibre. Malgré les gesticulations désapprobatrices de Scolari sur la touche, l’arbitre désigne le point de penalty. Zizou se retrouve face à Ricardo. 3 pas d’élan, une frappe sèche de con côté fétiche et la main du portier qui effleure le cuir n’y change rien. La marque n’évoluera plus. Les Bleus accèdent à la finale avec l’issue que l’on connait… Un peu moins de 8 ans plus tard, ça reste la dernière victoire de l’équipe de France en Coupe du monde. C’est dire si, en ce 15 juin 2014, cette première sortie face au Honduras était attendue. Bien calée entre le premier match de ce même groupe, Suisse/Équateur et l’apparition du Messi (Argentine/Bosnie-Herzégovine). Sous les coups de minuit comme le veut la tradition…
“On dirait les Feux de l’amour la présentation des joueurs au foot.” Quand j’ai reçu ce SMS de Nicolas à 20h57, que j’ai explosé de rire, je me suis dit que la soirée commençait bien. Nicolas n’aime pas le foot, il le tolère juste. Il habite dans le 9-4, autant vous dire que les soirs de match du Portugal ne contribuent pas à le faire changer d’avis. En revanche, il a un sens de la formule très supérieur à la moyenne, ce goût de la punchline qu’il maîtrise comme personne. Il parlait là de la nouveauté lors des retransmissions TV, la petite image de chaque joueur qui croise les bras avant de se tourner vers le spectateur au moment où l’on égrène les compos.
“L’équipe de France, les blancs ils ont tous des têtes de mecs de la Gestapo.” a-t-il surenchéri le lendemain. C’est vrai que les fantaisies capillaires arborées par Griezmann, Debuchy, Digne ou encore Giroud laissent sérieusement à désirer quand elles ne rappellent pas carrément le bruit des bottes… Lorsque l’on voit la folie qui s’est emparée des footballeurs à ce niveau, on se dit que le premier arbitre qui utilisera la mousse à raser dédiée à matérialiser la distance règlementaire du mur sur le crâne d’un joueur rachètera toute sa corporation pourtant sévèrement mise à mal depuis le début de la compétition…
Sous le soleil exactement
Les matchs de 18h, si tu Quito, tu peux les voir, sinon, c’est un peu plus compliqué. Trêve de plaisantage, je n’ai vu que les ultimes secondes de ce Suisse/Équateur, celles qui ont suivi le but de Seferovic. La sportivité m’a fait espérer un bon résultat de l’Équateur. Las…
Les deux premiers buts sont identiques : Valencia (pas lui, l’autre) et Mehmedi catapultent de la tête 2 bons coups de pied arrêtés au fond des filets. On croit longtemps à un nul, voire à une victoire de l’Équateur qui se crée une belle situation dans les derniers instants, gâchée par l’attaquant qui tergiverse. La sanction est immédiate, l’intelligence de l’arbitre – qui laisse l’avantage – permet un contre qui aboutira à la réalisation de Seferovic au bout du bout du bout du chrono. L’horlogerie de précision suisse…
Match capital(e)
On dira ce que l’on voudra sur le Honduras, mais avec Tegucigalpa, ils ont d’ores et déjà gagné le mondial des noms de capitales. Ça rappelle les toponymes fictifs inventés par Hergé dans ses Tintin… Quant à leur maillot bardé d’un H sur le cœur, il ressemble furieusement à celui des équipes qui s’affrontaient dans Olive et Tom. De quoi annoncer une soirée placée sous le signe d’une douce régression...
Pendant que Sagan s’escrime sur le Tour de Suisse, Giroud et sa bande affrontent le (Hon)Duras. L’hommage du sport aux lettres encore et toujours…
Une panne de sono nous a privés de la première Marseillaise et c’est un putain de scandale ! Je feins l’indignation car j’ai manqué le début de la retransmission. Après, il ne faudrait pas que ça se reproduise, on aimerait vraiment que les joueurs puissent ne pas la chanter sciemment à l’avenir. Cordialement, merci.
Le début de match a constitué en un atelier Challenge Téléfoot depuis la surface remporté par Matuidi du pied et Griezmann de la tête ; ce qui est doublement surprenant quand on sait la taille du bonhomme de la Real Sociedad et, surtout, que le centre venait d’Evra. Le speed-dating Pogba/Palacios a pris fin brutalement quand Wilson a poussé Paul. Faute, penalty, carton rouge pour cause de deuxième sanction administrative. Juste avant le repos, Benzema transforme tranquillement. Contre-pied (1-0, 45’). Au retour des vestiaires, l’équipe de France va entrer un peu plus dans l’histoire de son sport en baptisant la Goal-line technology, ce dispositif qui permet de savoir si le ballon a franchi entièrement la ligne de but. C’est le cas de celui repris par Benzema, accompagné par le gardien hondurien (2-0, 48’). Quand Karim joue avec Zahia, je ne pense pas qu’une telle technologie soit nécessaire pour savoir s’il est entré… L’attaquant du Real soignera un peu plus sa copie d’un caramel sous la barre (3-0, 72’) pour parfaire un score final évocateur.
En 1998, la France avait étrillé l’Afrique du Sud 3-0 en ouverture de son Mondial à Marseille. En 2000, elle était venue à bout du Danemark sur le même score. À chaque fois, elle avait été sacrée en fin de course. Je dis ça, je dis rien…
Minuit, chrétiens…
J’ai un nouveau héros dans la vie : le type de l’organisation qui a réservé le Maracanã, stade mythique s’il en est, à l’Argentine pour son entrée en matière. Quand on sait la rivalité qui existe entre les auriverde et l’Albiceleste, ça relève du génie !
Ça n’a pas perturbé les coéquipiers de la Pulga plus que ça : un CSC de Kolašinac ainsi qu’un festival du petit Lionel à peine contrariés par le but d’Ibišević (oui, oui, celui du PSG) en fin de match. L’affaire est entendue, Messi peut aller crécher peinard. Et pas sur la paille…
À tantão…
