Cahier de Mondial 2018 – Entrée #10 : “Blue Suède Lose…”

Chères amies, chers amis, comme il est de coutume en pareille occasion, permettez-moi de vous souhaiter à toutes et à tous une bonne et heureuse année ! Eh oui, les plus attentifs d’entre vous l’auront remarqué : aujourd’hui, samedi 23 juin 2018, nous sommes le premier de l’an 46 après ZZ. Voilà bientôt 12 interminables printemps que notre Sauveur nous a laissés orphelins de ses sombreros, roulettes et autres râteaux. 12 printemps qu’il détenait le record de la naturalisation la plus rapide – battu depuis par Mamoudou Gassama –, fort de la toute petite heure et demie qui lui avait été nécessaire à l’obtention d’un passeport brésilien… Signant l’une de ses performances les plus abouties sous le maillot bleu, il avait notamment délivré l’unique passe décisive de 9 années de service commun à Thierry Henry.
Repu de cette galette, le meilleur buteur de l’équipe de France a mis les voiles outre-Quiévrain – il a pris le Thalys, quoi – pour devenir en 44 après ZZ le deuxième adjoint du sélectionneur national Roberto Martínez. Un duo qui se retrouvait aux prises avec la Tunisie cet après-midi dans l’optique de valider son large succès inaugural.
Dans la deuxième affiche de la journée, le Mexique a tranquillement disposé de la République de Corée tandis que la soirée s’est conclue par un bijou de Toni Kroos, le milieu allemand qui, il y a encore quelques semaines, était entrainé par qui vous savez…


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BELGIQUE 5-2 TUNISIE / HAZARD (P) 6’, 51’, LUKAKU 16’, 45’+3, BRONN 18’, BATSHUAYI 90’, KHAZRI 90’+3

J’étais en villégiature dans le Gard ce samedi-là, venu présenter mes hommages à Monsieur Ennio Morricone, un autre chef d’orchestre dégarni qui fait lever les foules. La tournée d’adieu du Maestro passait par les arènes de Nîmes, alors je suis passé par là où passait la tournée d’adieu. Question hébergement, j’avais choisi de faire confiance à une enseigne au nom d’échassier. C’est pourtant moi qui me suis retrouvé le bec dans l’eau en constatant que le réseau diffusant le match ne faisait pas partie du bouquet proposé par l’hôtel. Je me suis donc rabattu sur la chaîne L’Équipe, anciennement L’Équipe TV (1998-2012) puis L’Équipe 21 (2012-2016). Cela fait quasiment plus d’appellations différentes que de consultants pertinents y exerçant.

Bref, le canal 21 proposait un palliatif assez particulier : le match, sans les images, commenté en direct par Candice Rolland, chef d’édition et Stéphane Pauwels, chroniqueur. Pour situer, Stéphane Pauwels c’est peu ou prou la caricature du ressortissant du plat pays (qui est le sien), la truculence surjouée, le trait tellement forcé que même son accent belge a l’accent belge. GO au Club Med, dirigeant de football, animateur de télévision… La trajectoire est familière outre-outre-Quiévrain. L’avantage pour Pauwels, c’est que la Belgique ne compte que 11 millions d’habitants, ça fait moins de monde à bloquer sur Twitter…

But. But. But. But. Mi-temps. But. But. But. Fin du match. Pour ceux qui n’ont pas pris Arsène Wenger LV2 au collège, je vous propose une version davantage intelligible.

6’ : Syam Ben Youssef déséquilibre Eden Hazard à l’extrémité de la surface de réparation. Comme le Hazard fait bien les choses, il transforme lui-même le penalty obtenu. (1-0)

16’ : Dries Mertens pique le ballon dans les pieds tunisiens, avance et décale Romelu Lukaku sur sa gauche. La frappe croisée du Mancunien fait mouche. (2-0)

18’ : coup franc excentré côté gauche pour Wahbi Khazri. C’est enroulé vers le point de penalty pour la tête piquée décroisée de Dylan Bronn. Poli, Courtois est un peu fort battu. (2-1)

45’+3 : Kevin De Bruyne trouve Thomas Meunier dans l’axe. Le latéral temporise avant de servir Lukaku dans le dos de la défense. Le numéro 9 s’en va inscrire son doublé d’une balle piquée au-dessus de Farouk Ben Mustapha. (3-1)

51’ : superbe ouverture de Toby Alderweireld à destination d’Hazard. Contrôle poitrine, pichenette pour éliminer le gardien, conclusion du gauche… Eden est dans son jardin. (4-1)

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90’ : Youri Tielemans pour la demi-volée taclée de Michy Batshuayi qui parachève le succès belge. (5-1)

90’+3 : Fakhreddine Ben Youssef lance Hamdi Naguez côté droit. Son centre trouve Khazri qui réduit l’écart d’une splendide (non) reprise écrasée en pivot. Poli, Courtois est un peu fort battu. (5-2)

Si ça plane pour les Diables Rouges, les Aigles de Carthage, eux, ont les ailes qui touchent la piste. Pas comme l’avion qui va bientôt les rapatrier…


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RÉPUBLIQUE DE CORÉE 1-2 MEXIQUE / VELA (P) 26’, HERNÁNDEZ 66’, SON 90’+3

Si vous n’avez pas pris ex-entraîneur d’Arsenal volubile en LV2, peut-être avez-vous étudié l’espagnol ? Dans ce cas, vous savez sans doute que bougie se dit vela dans la langue d’Enrique Iglesias. Si vous ne le saviez pas, vous le savez désormais, ce qui vous empêche de l’ignorer. C’est donc tout naturellement que Carlos Vela a allumé la mèche, des 11 mètres. LA LUMIÈRE EST VENUE DE CHARLES BOUGIE !

Son partenaire, Javier Hernández Balcázar, a accru l’avance des siens après l’heure de jeu ; un but qui ne doit rien au hasard, Balcázar ! Profitant d’une faute non signalée d’Héctor Herrera, Andrés Guardado récupère le ballon dans sa moitié de terrain et le transmet aussitôt à Hirving Lozano. L’ailier du PSV se met dans le sens du jeu, accélère, dépose Lee Jae-Sung avant de décaler admirablement Hernández. Le numéro 14 évite le tacle désespéré du dernier défenseur sur sa prise de balle pour battre ensuite le portier d’une frappe topée au premier poteau. Hernández n’est pas né que pour être en vie, il est aussi né pour marquer des buts…

Son Heung-Min trou(v)era les filets de Guillermo Ochoa d’un magnifique tir du gauche au bout du temps additionnel, mais c’est bien trop tard. Au bord du précipice, la République de Corée enregistre son deuxième revers de rang. Les lumières sont coupées, il reste encore le Son. Pour le moment…


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ALLEMAGNE 2-1 SUÈDE / TOIVONEN 32’, REUS 48’, KROOS 90’+5

Le premier point chaud a lieu tôt dans la partie. Pressé par Ola Toivonen, Antonio Rüdiger  manque sa relance. Viktor Claesson se jette pour intercepter et lancer Marcus Berg dans la profondeur. L’attaquant d’Al-Ain perd son duel face à Manuel Neuer, bien aidé par une intervention illicite de Jérôme Boateng. La patrouille ne bronche pas. L’assistant vidéo qui officie ce soir est Clément Turpin. Ceci n’est pas une vanne.

23 matchs, 8 en tant que titulaires, 798 minutes, 19 tirs, 5 cadrés, 0 but, 0 passe décisive. C’est le bilan de la saison 2017-2018 en Ligue 1 d’Ola Toivonen sous les couleurs du Toulouse Football Club. Dire que ce bilan est famélique serait nettement exagéré : avec 0 but, il n’est qu’à 6 unités du meilleur réalisateur toulousain.

À la 32è, Claesson centre depuis l’aile droite pour Toivonen. D’un contrôle orienté, le numéro 20 s’emmène le ballon, résiste au retour de Rüdiger pour lober le mètre quatre-vingt-treize de Neuer tout en touché. (0-1)

Incroyable, un attaquant resté muet si longtemps ouvre son compteur dans un match décisif de Coupe du monde, face au champion en titre qui plus est ! Imaginez un type qui passerait 2 ans à un poste de ministre dans un gouvernement jugé en échec complet, le quitterait, se présenterait aux élections présidentielles et serait élu avec plus de 60% des voix moins d’un an plus tard. HAHAHA, n’importe quoi…

La Suède rentre au vestiaire avec ce but d’avance.

Pour la petite histoire, les 2 dernières confrontations entre ces 2 nations ont versé allègrement dans la pyrotechnie. À l’occasion des éliminatoires du précédent Mondial, Allemands et Suédois s’étaient quittés sur un score de parité 4-4 le 16 octobre 2012 à Berlin, la Mannschaft s’adjugeant la manche retour 5-3 le 15 octobre 2013 à Solna. Coïncidence : l’équipe menant au score à la mi-temps avait encaissé un 4-1 pendant le second acte. Alors, två gånger repetitiva ? (Ça veut dire bis repetita en Google Trad Ikea.)

Lorsque Marco Reus égalise trois minutes après le retour sur la pelouse, on se dit que la prophétie est à nouveau en bonne passe de se réaliser. (1-1) Cependant, plus rien ne sera marqué jusqu’à la cinquième minute du temps additionnel. Moment où Jimmy Durmaz, un autre Toulousain, commet une faute à l’entrée de la surface. Les Allemands décident de le jouer à deux : Toni Kroos donne à Reus qui lui bloque le ballon. Le milieu de terrain du Real Madrid enroule un bijou de frappe qui achève sa course dans le petit filet opposé. (2-1)

La prochaine fois que vous galérerez avec vos meubles, dites-vous que Toni Kroos a démonté la Suède sans notice.

À тантôт…

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