Ce lundi 9 juillet 2018, l'écrivain et producteur américain Tim Kring souffle sa 61e bougie. L'année soixante-deux, encore, mais le vent a emporté deux des quatre garçons... Tim est le créateur et showrunner de la série télévisée Heroes, débarquée sur le réseau NBC en septembre 2006 ; un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Netflix n'existait qu'aux États-Unis, les saisons dépassaient allègrement la vingtaine d'épisodes - grève des scénaristes de la Writers Guild of America mise à part - et il fallait faire ce truc absolument absurde pour connaître la suite de l'histoire : attendre. Les temps ont changé. Pas sûr que demain tout aille mieux...
De quoi ça s'agit ? Des gens ordinaires se découvrent des super-pouvoirs qui viennent bouleverser leur quotidien. La galerie des personnages principaux compte entre autres Claire, une pom-pom girl douée de régénération cellulaire rapide, Peter, un infirmier empathique capable d'émuler le pouvoir des personnes avec qui il entre en contact, Isaac, un artiste peignant le futur, Hiro, un programmeur pouvant manipuler le continuum espace-temps et Matt, un policier télépathe... Les deux tiers du premier volume, Genesis, sont remarquables, le récit est choral mais presque intimiste. Puis tout explose, l'enjeu devient subitement globalisé et extrêmement sentencieux : il ne s'agit plus simplement d'enquêter sur l'origine de ces mutations soudaines ou tenter de les apprivoiser, il faut désormais sauver le monde. L'échelle change drastiquement, se voyant ajouter un nombre incalculable de barreaux...
Dans le même registre, Misfits est son homologue anglais, donc irrévérencieux, turbulent, mal élevé et qui roule à gauche. Apparus en 2009 sur les écrans du Royaume-Uni, les Misfits susnommés sont un groupe de jeunes adultes condamnés à des travaux d'intérêt général, frappés par la foudre un soir de tempête. Résultat : acquisition de facultés surhumaines que l'on ne détaillera pas ici car le plaisir de la découverte fait aussi le sel du feuilleton. Là encore, ces capacités émanent de leur caractère, de leur chemin de vie. Sur la fin, l'ensemble a perdu en qualité, sans pour autant se départir de ce second degré très british, cette distanciation par rapport au propos quand Heroes demeurait essentiellement premier degré.
De quoi ça s'agit ? Des gens ordinaires se découvrent des super-pouvoirs qui viennent bouleverser leur quotidien. La galerie des personnages principaux compte entre autres Claire, une pom-pom girl douée de régénération cellulaire rapide, Peter, un infirmier empathique capable d'émuler le pouvoir des personnes avec qui il entre en contact, Isaac, un artiste peignant le futur, Hiro, un programmeur pouvant manipuler le continuum espace-temps et Matt, un policier télépathe... Les deux tiers du premier volume, Genesis, sont remarquables, le récit est choral mais presque intimiste. Puis tout explose, l'enjeu devient subitement globalisé et extrêmement sentencieux : il ne s'agit plus simplement d'enquêter sur l'origine de ces mutations soudaines ou tenter de les apprivoiser, il faut désormais sauver le monde. L'échelle change drastiquement, se voyant ajouter un nombre incalculable de barreaux...
Dans le même registre, Misfits est son homologue anglais, donc irrévérencieux, turbulent, mal élevé et qui roule à gauche. Apparus en 2009 sur les écrans du Royaume-Uni, les Misfits susnommés sont un groupe de jeunes adultes condamnés à des travaux d'intérêt général, frappés par la foudre un soir de tempête. Résultat : acquisition de facultés surhumaines que l'on ne détaillera pas ici car le plaisir de la découverte fait aussi le sel du feuilleton. Là encore, ces capacités émanent de leur caractère, de leur chemin de vie. Sur la fin, l'ensemble a perdu en qualité, sans pour autant se départir de ce second degré très british, cette distanciation par rapport au propos quand Heroes demeurait essentiellement premier degré.
On parlait ici-même de M. Night Shyamalan dans le billet précédent. Sa trilogie artificielle Incassable / Split / Glass est une illustration supplémentaire du principe de déliquescence dont a été victime le show de Tim Kring. Le premier film était une formidable réflexion, quasi philosophique, sur la figure du héros, la naissance des mythes, l'identité et la croyance (pas nécessairement religieuse) ; davantage un drame personnel qu'un actioner. Patatras ! les 2 suites ont galvaudé cet héritage. On pourrait se montrer indulgent si l'on prenait Split à part, tel un exercice de style, une incursion dans le thriller schizo et angoissant. Mais la velléité est découragée par la maladroite séquence post-générique, destinée à raccrocher le wagon au convoi d'une franchise qui a totalement déraillé (clin deuil à son accident de train inaugural) avec Glass. Entre Incassable et ses sequels, la subtilité a quitté la tribu. La flamme qui guidait l'ambitieux projet a été éteinte sans ménagement par les impératifs mercantiles et la tendance lourde des superproductions en collants. Leur sentence est irrévocable.
On en arrive au studio à 6 lettres, game changer, et pas en bien. Il n'y a guère que dans les pages écornées du Harrap's que je compulsais au collège qu'il est associé à Merveille. Ce ne sont pas des héros, faut pas croire ce que disent les journaux. Tout au plus des VRP de luxe évoluant dans des pilotes n'ayant d'autre mobile que de présenter ces protagonistes au développement quasi nul pour pouvoir les empiler ensuite dans de gros machins de 3 heures qui font beaucoup de bruit.
Finalement, le schéma narratif adopté par ces fictions ressemble assez à un parcours en Coupe du monde. La phase de poule est accompagnée d'une effervescence modérée qui ne cesse de croître lorsque l'enjeu devient suprême. Et ça commence demain. N'en déplaise à la mégalomanie de l'Oncle Sam, ici, on préférera conquérir métonymiquement le monde plutôt que le sauver. Ce qui n'empêche pas les vainqueurs d'être des héros, juste sur un match, juste pour un jour. Un refrain bien connu de celui qui a quitté sa capsule voilà 2 ans et demi et prêté son nom de naissance à l'antagoniste... d'une autre série de science-fiction, Fringe. La boucle est bouclée, parce qu'au final, tout ceci, ça n'est jamais que des histoires à raconter...
À тантôт…
On en arrive au studio à 6 lettres, game changer, et pas en bien. Il n'y a guère que dans les pages écornées du Harrap's que je compulsais au collège qu'il est associé à Merveille. Ce ne sont pas des héros, faut pas croire ce que disent les journaux. Tout au plus des VRP de luxe évoluant dans des pilotes n'ayant d'autre mobile que de présenter ces protagonistes au développement quasi nul pour pouvoir les empiler ensuite dans de gros machins de 3 heures qui font beaucoup de bruit.
Finalement, le schéma narratif adopté par ces fictions ressemble assez à un parcours en Coupe du monde. La phase de poule est accompagnée d'une effervescence modérée qui ne cesse de croître lorsque l'enjeu devient suprême. Et ça commence demain. N'en déplaise à la mégalomanie de l'Oncle Sam, ici, on préférera conquérir métonymiquement le monde plutôt que le sauver. Ce qui n'empêche pas les vainqueurs d'être des héros, juste sur un match, juste pour un jour. Un refrain bien connu de celui qui a quitté sa capsule voilà 2 ans et demi et prêté son nom de naissance à l'antagoniste... d'une autre série de science-fiction, Fringe. La boucle est bouclée, parce qu'au final, tout ceci, ça n'est jamais que des histoires à raconter...
À тантôт…