Cahier de Mondial – Entrée #6 : “Memo technique”

La carrière d’un gardien de but est semblable au palmarès en bleu de Stéphane Guivarc’h où la Coupe du monde côtoie le Tournoi Hassan II : des fortunes très diverses. Fin mars 98, la France dispute un amical en Russie. Dans la cage, Lionel Letizi honore sa 3è sélection. Sur une passe en retrait, le jeune portier se lève le ballon avant de tenter de le dégager. Il se le fait subtiliser par Yuran qui ira scorer dans le but vide. Cette bévue scellera son bilan international : on ne le reverra (plus) que 2 fois en sélection – respectivement 2 et 3 ans 1/2 plus tard – à la faveur d’une saison faramineuse avec le PSG.
Mi-août 2013, l’AC Ajaccio se déplace au Parc des Princes pour le compte de la 2è journée de L1. Contre toute attente, les Corses ouvrent rapidement la marque. Le reste de la rencontre sera consacré à défendre cet avantage par la grâce de sauvetages miraculeux effectués par Guillermo “Memo” Ochoa. Écœurant tour à tour Ibrahimovic, Pastore, Thiago Silva et Verratti, le gardien mexicain ne cèdera que tardivement sur un sublime enchainement de Cavani. Ajaccio perd 2 points, mais son goal gagne le respect de tous les observateurs. Ce mardi 17 juin 2014, ces destins contraires ont trouvé une résonance particulière lorsque Memo a réédité une performance similaire face au Brésil, avant que le gardien… russe ne chausse ses gants en peau de pêche pour le plus grand bonheur des attaquants sud-coréens. En ouverture, c’est l’Algérie qui a affronté la Belgique pour le premier des 3 seuls matchs qu’on lui promet…

Brésil_Mexique_17062014

Le 17 juin est un grand jour pour la Belgique, à 17 (!) ans d’écart, cette date a vu naître Eddy Merck et Lio. Passer de l’un à l’autre, c’est ce qu’on appelle un grand écart, et bien que ce soit la spécialité d’un autre ressortissant contribuant activement  au rayonnement culturel du plat pays, c’est pas très bon pour les couilles…

Fennec moins ultra

Pour l’équipe d’Algérie, le mois de juillet en Coupe du monde, c’est comme la finale de Roland Garros pour un joueur français. Un truc dont on parle beaucoup, mais qu’on ne voit jamais. Et si j’étais méchant ? Et si cette année était la bonne ? L’espace d’un instant, lorsque Feghouli a transformé le penalty qu’il avait fort justement obtenu, j’ai douté. Lorsque j’ai constaté qu’Hazard n’avait pas la frite et que ses copains n’avaient guère plus la patate, aussi. Puis Marc Wilmots a opéré un coaching gagnant en lançant Fellaini pour la densité capillaire et Mertens, le feu follet napolitain. Le premier a égalisé d’une tête renversée sous la barre tandis que le second s’est offert le but victorieux, copie conforme de celui de Djorkaeff devant l’Espagne à l’Euro 2000. Euro à moitié disputé… en Belgique ! Coïncidence ? Je ne crois pas, non. Pas plus que d’encaisser un but d’un joueur “d’origine marocaine” et d’un autre prénommé Dries pour la sélection du Maghreb. L’ironie du s(p)ort…

Le monde de Memo

J’ai grandi avec les commentaires de Thierry Roland et de Jean-Michel Larqué, je sais qu’il y a de bons et de mauvais 0-0. Ce Brésil/Mexique tombe indéniablement dans la première catégorie. Il est imputable à l’imprécision des attaquants mexicains, mais surtout à la remarquable partition de leur gardien qui a repoussé les assauts brésiliens. À ce rythme-là, on l’envoie pacifier les favelas la semaine prochaine. Après le match de Casillas et celui d’Ochoa, sauras-tu retrouver qui a fraîchement remporté la Ligue des Champions et qui a été relégué de L1 en encaissant plus de 70 buts ?

L’Hiddinco

C’est la grande mode des journalistes sportifs ces derniers temps, trouver des noms aux matchs. Pour ce Russie/Corée du Sud, l’Hiddinco s’imposait, du nom du technicien qui a coaché ces deux sélections. Certes, Hiddink s’écrit avec un k, gageons que Maître Capello qui squatte désormais le banc russe saura nous pardonner pour cette licence poétique. L’affaire est loin d’être entendue tant sa clémence a dû être mise à l’épreuve par la boulette d’Akinfeev, qui a laissé filer entre ses gants le ballon de l’ouverture du score pour la Corée. L’ombre de mars 98 a plané au dessus du gardien du CSKA Moscou avant que l’égalisation de Kerzhakov – 3 minutes après son entrée en jeu – ne la dissipe. Spasiba.

Chaque sélection a joué au moins une fois, le deuxième tour de manège est imminent. On attend toujours de savoir qui va décrocher le pompon…

À tantão…

Leave a Reply

Envie de réagir ?

1/ Saisissez votre texte dans le cadre ci-dessous.
2/ Sélectionnez votre profil dans la liste déroulante : si vous disposez d'un compte (Google, etc.), identifiez-vous. Sinon, vous pouvez entrer un nom ou pseudo sous "Nom/URL".
3/ Cliquez sur "S'abonner par e-mail", pour être prévenu dès qu'une réponse sera postée.
4/ Enfin, cliquez sur "Publier". Job done!

Merci à vous !